Life in progress

Sylvie Guillem est une femme d’impression et de sensation. À chaque fois que je la vois (ici puis là) j’ai l’impression qu’elle n’est que bras et jambes, surmontés d’une épaisse frange rousse et d’un beau sourire. Et j’ai simultanément la sensation d’être face à l’incarnation du mariage et de l’équilibre parfaits entre la grâce et la force. Se pourrait-il que cette femme soit une sorte de déesse ou d’extraterrestre ? « Life in progress » est sa manière de dire au revoir à la scène et au public. Un spectacle qui lui ressemble: étonnant et généreux. Fougueux aussi. C’est peut-être ça en fait: Sylvie Guillem est un fabuleux pur sang qui n’a peur de rien, ose tout et savoure tout. Elle est au galop pendant tout le spectacle. On commence doucement, avec « Techne » un ballet de la terre et des racines signé Akram Khan, dansé autour d’un arbre stylisé qui semble donner vie et énergie à un drôle d’être, mi-insecte, mi-humain. La

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6000 miles away…

Elle sera toujours pour moi la danseuse classique ultime. LA danseuse classique. Quoi qu’elle danse. Parce que son alchimie est parfaite: technique impeccable sans jamais l’impression du moindre effort, d’une énergie incroyable et autant de grâce, la rigueur absolue mélangée à une souplesse quasi surnaturelle, un corps de liane si fin et si puissant, élégant toujours. Ses pieds hurlent « classique », le bout de ses doigts hurle « classique », son port de tête de reine hurle « classique » Sylvie Guillem est la danseuse classique dont personne n’a osé rêver je pense. Un fantasme vivant pour chorégraphe. Et le caractère qui va avec. Évidemment elle fut la plus jeune étoile de l’Opéra de Paris. Évidemment elle en claqua la porte pour voler de ses propres ailes. C’est à cause d’elle que ma sœur et moi avons pratiqué cet art s’exigeant. Elle est ma danseuse absolue. Quoi qu’elle danse elle m’hypnotise et m’enchante. Et en la matière « 6000 miles away » est la perfection. Conçu par

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Eonnagata

Comme vous me voyez là je rentre juste de la réalisation d’un rêve. Un de ces trucs dont on rêve à l’adolescence en poussant un gros soupir parce que « même pas en rêve ». En l’occurrence voir Sylvie Guillem danser sur scène, dans la même « pièce » que moi, devant mes yeux à moi. Pourquoi? Parce qu’à l’époque où elle quittait l’opéra de Paris je n’étais qu’une petite fille qui commençait tout juste à apprendre la danse classique. Aucune chance donc de la voir dans le répertoire classique de l’opéra. Et si l’on songe à l’âge auquel les danseuses sont sensées prendre leur retraite, il n’y avait en effet qu’une chance infime que je voie ce génie de la danse sur les planches.