Mardi soir nous avions notre rendez-vous annuel avec la troupe des danseurs de l’Opéra de Lyon au Théâtre de la Ville.
Nous aimons beaucoup cette troupe composée de danseurs jeunes, techniquement brillants et fabuleux spécialistes de danse contemporaine.
Le programme de cette année nous a un petit peu moins plu que certaines années, mais « One flat thing reproduced » (Déjà vu 2 fois. Quand on aime on ne compte pas) était au programme, alors…
Le premier ballet, « Xylographie » de Tania Carvalho, n’a pas fait l’unanimité au sein de notre trio. Holly n’a pas été convaincue du tout, je ne suis pas certaine de ce que Mr Papillon en a pensé, et moi j’ai beaucoup aimé.
J’ai aimé le mouvement de la chorégraphie et de la musique entre harmonie très organique et mélodieuse, et des passages plus « mécaniques » et abstraits à la musique plus conceptuelle. Et si je n’ai pas forcément aimé les coupes ou les détails des costumes, j’ai aimé qu’ils soient aux couleurs du Portugal: le noir traditionnel, le rouge des œillets révolutionnaires et le brun des chênes lièges et des Porto.

L’oeuvre suivante, signée Emanuel Gat et intitulée « Sunshine » nous a laissés perplexes. Il s’agit pour le fond sonore d’une répétition de « Water Music » de Haendel, accompagnée par le travail des danseurs qui ont créé le ballet par improvisations. L’œuvre très conceptuelle, n’est pas facile à saisir ou comprendre.
Le titre laissait imaginer une œuvre solaire, mais malgré la belle énergie et les mouvements amples de la troupe toujours impeccable du Ballet de l’Opera de Lyon je l’ai en fait plutôt trouvée un peu triste et mélancolique.

Une grande boîte noire qui se soulève et laisse apparaître des danseurs en nuancier de gris. Voici « Black Box » la bien nommée de Lucy Guerin.
Comme un tour de magie permanent où l’on guette toujours le moment où la boîte va se soulever et révéler 1, 2 ou 10 danseurs et le moment où elle va redescendre pour être sûrs qu’elle va bien ré-engloutir tout le monde.
Décor noir et épuré – uniquement la grosse boîte noire qui éclaire la scène en se soulevant et la replonge dans le noir quand elle descend – musique contemporaine mi-hypnotisante, mi-agaçante, costumes très sobres. Tout est dans la boîte magique et la chorégraphie, tantôt contemporainement classique, tantôt décalée et amusante, tantôt scènettes plus proches du théâtre que de la danse.
C’est intelligent, accessible, amusant, et magnifiquement interprété, j’ai beaucoup aimé.

Je ne reviens pas sur One flat thing reproduced, je réécrirais mon billet d’il y a 7 ans à l’identique.
Ce ballet est un chef d’œuvre qui met en valeur le niveau et l’expertise de la troupe. C’est totalement jouissif à regarder, tellement qu’on en oublie la musique qui n’a rien de mélodieux et est un peu agressive pour les tympans.
Je crois que j’avais pris le spectacle sur ce simple morceau. Je recommencerai encore et encore tant j’aime ce chef d’œuvre de Forsythe.
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Ballet de l’Opéra de Lyon au Théâtre de la Ville
Jusqu’au 27 février 2016
Il reste des places!