Jean-Baptiste, suite

J’ai laissé Jean-Baptiste dans le ciel entre Moscou et Paris. Pas mal comme endroit pour un pelleteur de nuages.
Nous nous retrouverons dans quelques années, lorsque Dame Vargas republieras un roman avec ma brigade favorite.

Avant, si Adrien et Jean-Baptiste me manquent trop ou que j’ai besoin de la puissance sereine de Violette, pour une relecture de mes romans fétiches.
Je trouve personnellement que tous les romans de Fred Vargas sont bons, mais j’ai évidemment mes préférés, et ceux à côté desquels je passe un peu.

Je me suis rendu compte que « Un lieu incertain » me plaisait moins que tous les autres. J’ai beau en adorer l’intrigue et le dénouement, je trouve un flottement un peu agaçant au milieu du roman. Je ne m’ennuie pas vraiment mais je ne ressens pas la hâte habituelle à retrouver mon livre en entrant dans le métro ou en me mettant au lit.
« L’homme a l’envers » a été ‎une géniale surprise ; les retrouvailles avec « Pars vite et reviens tard » – qui dans mon souvenir était mon grand favori – une presque déception: j’aime toujours autant l’histoire, mais le roman est moins rythmé que dans mon souvenir, et Adamsberg un imbécile complet avec Camille (non mais Jean-Baptiste, sans déconner?!!).

 « Sous les vents de Neptune » ‎a été l’opposé, je n’en avais gardé qu’un vague souvenir. Je l’ai re-dévoré en quelques jours, oscillant entre oubli de stations de métro et grands éclats de rire en lisant les expressions québécoises tellement géniales. C’est clairement l’un de mes romans favoris parmi les préférés.
‎ »Dans les bois éternels » est un très grand roman, dans le plus pur style Vargasien. Je l’avais adoré à sa sortie, j’ai retrouvé exactement les impressions et sentiments de l’époque. Un régal, une vraie joie pure de lectrice.
L’intrigue est bizarre et étrange comme il faut, la galerie de personnages ciselée à la perfection, l’écriture et son rythme fabuleux, ‎la photographie exactement comme je l’aime.

Probablement le meilleur roman quand on a besoin d’un shoot de Fred Vargas et d’Adamsberg.
Je ne relirai pas « Temps glaciaires » tout de suite. D’abord parce qu’il est encore trop frais dans mon esprit et ensuite – et surtout! – parce que terminer sur « L’armée furieuse » est jubilatoire.
L’énergie qui circule dans cette histoire est incroyable. C’est une énergie sombre et violente, l’énergie de la Mesnie Hellequin, mais elle embarque joyeusement. Il y a une vraie gourmandise dans la lecture de ce roman.

‎Il fait donc une excellente fin à mon cycle de lecture, comme un dessert un peu trop dosé en alcool et qui secoue un peu, mais tellement bon qu’on lèche son assiette. Tant pis si on est un peu paf ensuite.
C’est ça, « L’armée furieuse » est un baba au rhum où l’on a eu la main un peu lourde sur la bouteille.
J’en reprendrais volontiers un peu…