Cette soirée du 1er février était de celles que j’appelle mes « soirées de rêve ».
Une grande dose de culture partagée avec Mr Papillon, avec sa petite dose d’imprévu et d’étrange, comme seul Paris peut les offrir.
Une soirée au théâtre suivie de – peut-être – un dernier salut aux toiles d’Hopper si nous arrivions à entrer au Grand Palais ouvert en continu pour les dernières heures de la rétrospective consacrée au peintre américain.
La seule perspective d’apercevoir la silhouette du Grand Palais dans la nuit me fait plaisir tant ce palais au toit de verre est enchanteur.
Évidemment Edouard Baer et sa joyeuse troupe nous ont enchantés et fait rire aux éclats de leur loufoquerie et décalage intelligents, évidemment.
Comme Fabrice Luchini, Edouard Baer excelle dans l’art de nous faire croire que tout est improvisé ou presque et c’est toujours un petit bonheur à voir.
C’est drôle, amusant, pince-sans-rire, ça appuie gentiment là où ça fait mal, c’est tendre et cruel et cela remplit parfaitement sa mission d’amuser le public en nous parlant de notre bien-aimé pays si plein de vilains défauts,
Je me souviens de la critique de Vincent Josse disant que le brillant Edouard Baer aurait vraiment brillé davantage en travaillant sa copie.
Je comprends cette critique – que je trouve malgré tout bien dure – car on sent bien que le jeune homme en a sous la semelle de ses souliers vernis, et on aimerait bien le voir sortir de sa zone de confort.
Cher Edouard, nous comptons sur vous pour votre prochain spectacle (car oui, bien sûr que nous serons là!!).
Commencer sa soirée en riant de bon cœur et en s’amusant comme de grands enfants fait un bien fou, comme l’une de ses siestes si réparatrices. En sortant du théâtre ma fatigue de la semaine était presque oubliée, mes batteries étaient rechargées. Même chose pour Mr Papillon, nous nous sommes donc dirigés vers le Grand Palais.
23h15, la jeune femme à l’entrée du jardin annonce 5 heures d’attente pour les gens sans billet.
Dans la file Sésame (du nom de la carte du musée), personne.
PERSONNE!!!!!!
Nous présentons carte Sésame et carte d’identité et entrons. En moins de 5 minutes nous sommes dans le musée.
Le luxe ce n’est ni une grosse voiture, ni un gros diamant, ni un shoesing de Manolo Blahnik ou un sac Hermès, non, le luxe, mon luxe, c’est de pouvoir entrer dans un musée sans attendre. C’est l’un de mes vrais grands plaisirs de gourmande de culture.
Bien sûr il y a un monde fou dans l’expo, mais peu importe, voir les toiles de Hopper de nuit, avec sa semaine dans les jambes, donne une impression de proximité étrange avec une partie d’entre elles.
Peu importe que ces personnages que je trouve toujours si tristes soient représentés dans une scène matinale, les voir ainsi me donne l’impression d’enfin les comprendre et les apprécier.
Mais ma préférence ira toujours à ses illustrations pour magazines ou livres, ses aquarelles estivales ou ses maisons qui me ramènent immanquablement à « La fenêtre panoramique ».
Une soirée de rêve, merci Edouard/Edward!
Tu as bien raison, souvent le luxe n’est pas tangible et ne se résume pas à la possession d’un objet de valeur. Une émotion, un paysage, pouvoir entrer dans un musée sans faire la queue en sont de bien grands. Le mien ce matin est d’être chez moi, au chaud, alors que tout est blanc dehors, de siroter un délicieux thé et de te lire.
Waouh, quelle soirée ! Ce week-end, on parlait de cette expo Hopper avec ma moitié et nous regrettons vraiment de ne pas y être allés…Nous avons fait l’expérience de la visite nocturne au musée Van Gogh d’Amsterdam. Alors certes le nocturne là-bas c’était plutôt début de soirée, mais l’ambiance était vraiment particulière : peu de monde sur fond de petit concert de jazz… magique !!!