Vous n’êtes pas sans ignorer que j’aime la mode, les vêtements et les souliers.
Vous n’êtes pas sans ignorer non plus que j’aime les livres, les belles histoires, les grands destins.
Il n’est donc pas très étonnant que j’aime tant les livres qui parlent des couturiers, des stylistes et des créateurs.
En tête, les 2 chouchous-idoles que sont Gabrielle Chanel et Yves Saint-Laurent.
Je dévore les livres, admirent les expositions, regardent les films et les documentaires.
Ma nouveauté du moment: la biographie par le créateur lui-même, et cette fois-ci un monsieur que je ne connais pas, et pire qui ne m’intéressait pas (si, si): Christian Dior.
L’inventeur du New Look et du tailleur Bar ne me « parle » pas. Sa vie, la façon dont il a créé sa jolie maison, rien de tout cela ne me fascinait ou ne m’intriguait.
Un comble quand on connaît mon amour pour sa joaillerie (ma bague de fiançailles sort de chez lui, diantre!!), pour le charme inouï de la boutique de l’avenue Montaigne, mon admiration de pour John Galliano.
Ne cherchez pas, ce monsieur était aussi discret que talentueux, ceci explique probablement cela.
Oui mais voilà, après Christian Dior il y eut Yves Saint-Laurent, avant que ce dernier ne crée sa maison. Sans Mr Dior point de Mr Saint-Laurent, et ça, ça m’intéresse. La transmission, la construction, que de sujets passionnants.
Et puis Christian Dior qui raconte lui-meme sa maison, ses robes, ses « jeunes filles », ses premières et toutes ses petites mains, la construction de son empire, etc, est forcément à lire.
Son « Christian Dior & moi » est un livre charmant.
Gris Trianon comme la boutique de l’avenue Montaigne, délicatement bourgeois de province, résolument parisien, cultivé, intelligent, cabot comme seuls les plus grands peuvent l’être, moderne et vieillot tout à la fois, sa lecture est délicieuse, gaie, sophistiquée comme l’étaient les années 50.
Cet élégant exercice de communication très avant-gardiste pour l’époque (enfin je trouve: Mr Dior écrit son histoire, donne ce qu’il veut bien donner, garde le reste. Amis journalistes et curieux, passez votre chemin) donne à voir et comprendre d’où viennent les grandes maisons de couture nées après-guerre, les attentes de l’époque, les règles du jeu, les mécanismes créatifs et commerciaux en vigueur à ce moment-là.
Que de chemin parcouru depuis lors… Notamment grâce à Yves Saint-Laurent, son prêt-à-porter et ses coups de pieds savants dans les codes de l’époque.
Mais après lecture on comprend pourquoi après Christian Dior il ne pouvait y avoir qu’Yves Saint-Laurent: même histoire et culture bourgeoise, même sens de l’architecture d’une silhouette, même amour de la femme, même amour de l’artisanat, du Beau. Leur sensibilité était différente, l’un était un terrien à la tête froide, l’autre un écorché vif à la créativité brûlante, mais en observant un peu les deux hommes on devine la filiation.
Christian Dior parle peu de l’homme derrière le couturier, mais le peu qu’il en dit m’a touchée et donné envie d’aller découvrir ses maisons, lui l’architecte contrarié devenu couturier.
J’ai aimé son style sophistiqué et joliment surranné. Il emploie des tournures et des mots aujourd’hui oubliés et c’est ravissant.
Définitivement un livre charmant…
Je découvre qu’il avait écrit sa biographie … j’imagine effectivement que cela doit être intéressant !