La Mère

Mardi dernier a été une journée tellement étrange… Douloureuse, d’une tristesse infinie.
Elle s’est achevée au théâtre, avec Holly. J’avais songé un temps à annuler tant je me sentais mal. Et puis je me suis dit qu’il fallait que je me secoue, que j’avance. Que mon cerveau devait arrêter de mouliner sur l’horreur et sur ma peine. Voir Holly m’a forcément fait du bien.

Et « La Mère », la nouvelle pièce de Florian Zeller a brillamment occupé mon esprit. Son tourbillon a embarqué mon cerveau dans sa course folle pendant 1h30.

Ceux qui suivent ce blog depuis longtemps savent que Mr Zeller est l’un de mes auteurs de théâtre favoris et que j’ai vu toutes ses pièces.
La dernière
m’avait beaucoup déçue, j’étais donc curieuse de voir si cette nouvelle pièce allait de nouveau m’enchanter… ou pas.

Je suis ravie de dire que je n’ai pas été déçue. Bien au contraire. Holly et moi avons adoré.

La pièce est loin d’être évidente ou facile. Le sujet – une femme ayant tout donné à son mari et ses enfants perd pied quand tous la laissent – est difficile. Surtout ne pas tomber dans la caricature!
Florian Zeller reprend la forme du « Manège », la première pièce que j’aie vue de lui, dans laquelle il nous faisait tourner la tête en reprenant les mêmes scènes, mais en changeant la perspective ou les rôles. Certaines scènes de « La Mère » sont jouées 2 fois. On sort de chaque « répétition » avec l’impression d’avoir vu la réalité (avec tout ce qu’elle a de relatif dans l’univers de Zeller) et l’imaginaire, le perçu, le ressenti ou le souhait de la Mère.

Anne perd pied, son esprit vacille, son cœur se brise: son mari qu’elle soupçonne d’avoir des maîtresses travaille trop, n’est jamais là ; sa fille et son fils sont partis vivre leur vie, le fils est en couple avec une femme que Anne déteste forcément.

Alors elle s’emporte (ou aimerait s’emporter), se fâche, crie, hurle, devient cynique. Et puis dans la seconde redevient épouse tendre et attentive ou mère disponible et présente à l’excès.  Avant de sombrer à nouveau. Un nouveau manège sous la plume de Florian Zeller.

Cette pièce est admirablement jouée. Tous les comédiens – Catherine Hiegel en tête! – sont excellents, brillants.
Les dialogues, le phrasé, le ton Zeller est particulier. Ses personnages ont toujours quelque chose de froid et glaçant, ils ne sont jamais vraiment sympathiques, jamais tout à fait attachants.
C’est probablement pour cela que ses pièces demandes des comédiens à forte présence. Pas de tiédeur possible. De la finesse forcément, mais pas d’entre-deux, pas d’à peu près.

Pas la pièce idéale si vous voulez quelque chose de léger et amusant, mais une très belle pièce, à la mise en scène élégante et jouée à la perfection.

Merci Holly 😉

8 réflexions sur “La Mère

  1. je suis fan de Catherine Hiegel (je l’avais vue à la Comedie Française, dans « la serva amorosa », de Goldoni, mise en scène de Jacques Lassalle, il y a des années de ça, je n’ai jamais oublié l’effet produit. Elle est geniale, cette actrice.

  2. Je pense très fort à toi ma petite bouchée à la reine ! Et je n’ose le dire mais… suis-je la seule à trouver que Catherine Hiegel a des airs d’Olivier de Kersauzon ? (oui je sors)

    • Ah ah, excellent!!! Maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’il y a comme un petit air de famille 🙂
      Merci pour tes pensées, elles m’ont accompagnée aujourd’hui.

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