Je ne sais plus comment au cours de mes pérégrinations bloguesques je suis tombée sur les titres de ces deux livres (qui sont en fait liés), mais toujours est-il qu’il y a quelques jours au hasard d’une lecture j’ai découvert l’existence d’un vieux manuel de savoir s’habiller et d’un roman qui en est inspiré, à savoir « A Guide to Elegance: For Every Woman Who Wants to Be Well and Properly Dressed on All Occasions » de Geneviève Antoine Dariaux et « Elegance » de Kathleen Tessaro.
Les deux livres sont en Anglais, même si l’auteur du premier est bien française. Son livre fut initialement publié en 1964, traduit, et j’ai l’impression qu’il n’est plus édité que dans la langue de Shakespeare.
Qu’est-ce qui me prend de lire un livre sur les règles de l’élégance en 1964?
Bon d’abord il a été légèrement actualisé puisque madame Dariaux fait référence à des téléphones portables.
Ensuite, et surtout, le principe même de l »élégance est l’intemporalité. Jackie Kennedy était élégante en 1962, elle est toujours considérée comme telle aujourd’hui.
Et puis s’il y a bien une qualité que j’apprécie particulièrement chez mes congénères, c’est l’élégance, pas que vestimentaire évidemment.
Dans son adorable petit livre turquoise madame Dariaux ne parle que de cette dernière, les autres formes d’élégance demandant bien davantage et de pages, et des spécialistes plus pointus qu’elle nous informe-t-elle, avant de préciser que l’élégance vestimentaire sans les autres ne vaut évidemment rien.
Ce livre est un joli abécédaire de ce qui peut constituer l’élégance vestimentaire, des accessoires aux zips en passant par les bons bagages, la bonne lingerie, le bon mari ou la bonne manière de faire du shopping (seule). Certaines entrées ont pris un vrai coup de vieux bien sûr, mais la base est évidemment là: de beaux basiques bien coupés, qui vont vraiment à la femme qui les porte, achetés de manière réfléchie et qui doivent pouvoir se combiner à l’infini, adapté à notre mode de vie réel ; des accessoires de très bonne qualité afin qu’ils durent ; une lucidité et un recul sur soi-même à toute épreuve et quelques pièces un peu folles… qui n’ont le droit d’exister que si elles sont portées.
Une femme élégante est une femme qui se connaît sur le bout des doigts, sait faire fi des influences extérieures et qui réfléchit un minimum à ce dont elle a besoin avant d’entrer dans un magasin et sortir sa carte bleue.
Évidemment c’était plus facile à faire lorsqu’Instagram et le shopping en ligne n’existaient pas. Mais j’imagine aussi que la société d’alors avec des codes, règles et habitudes tout aussi fortes et que vivre avec n’était pas plus simple que d’être en permanence bombardé d’images sur les réseaux sociaux ou sur n’importe quel site Internet.
Geneviève Dariaux n’interdit pas du tout les achats impulsifs, elle rejette par contre les achats impulsifs compulsifs. Qu’on achète sur un coup de tête un manteau rouge que l’on trouve sublime alors qu’on avait plutôt en tête un modèle très sobre et passe-partout peut s’avérer extrêmement judicieux.
Par contre acheter une paire d’escarpins recouverts de strass et à talons très hauts chez Louboutin parce qu’on est un peu déprimé et alors que notre shopping list disait plutôt: chapeau d’hiver, bottes et belle valise est vraiment une habitude à perdre car affreusement contre-productive.
Rien de révolutionnaire au final, tous les piliers déjà vus dans mes divers guides sur le style sont là. Ce qui est amusant et touchant c’est de voir que tous ces guides récents ne sont que les enfants et petits-enfants de ce livre.
Ce que j’ai particulièrement aimé et qui est très différent de tous ces livres, c’est le ton et le style de madame Dariaux, j’ai eu l’impression de lire un courrier d’une lointaine grand-tante infiniment élégante et bienveillante mais qui ne saupoudre pas ses propos de sucre, un régal!
Quant à « Elegance » de Kathleen Tessaro, je suis encore en plein de temps, je guette chaque instant où je peux me replonger dedans pour suivre le parcours de Louise.
Mon petit doigt me dit que ce livre va me faire le même effet que le »Girl’s guide for fishing and hunting » de Melissa Bank que j’avais acheté en pensant à de la chick lit de qualité et qui s’est avéré être bien plus que ça un excellent livre, à la fois très drôle et très touchant (je le recommande donc chaleureusement!!).
Qu’est-ce qui relie « Elegance » et le petit manuel de madame Dariaux? Et bien Louise l’héroïne d' »Elegance » lit ce petit manuel, et c’est cette lecture, et son impact sur cette jeune femme que l’on suit. Et évidemment on ne parle pas que de l’impact sur sa garde-robe, ce serait trop simple et bien peu intéressant, il est plutôt question de ce qui se passe globalement dans notre vie lorsque nous nous mettons à travailler sur l’un de ses aspects, fût-il – en apparence – aussi futile que notre élégance vestimentaire. Comme souvent avec les auteurs anglo-saxons j’aime l’écriture de Kathleen Tessaro que je trouve simple et très agréable à lire. C’est souvent drôle, jamais mièvre, parfois très émouvant, j’espère qu’il en sera ainsi jusqu’au terme du roman.
Ahh belle lecture un peu surannée non ? J’ai acheté le livre de Kathleen Tessaro il y a des années, lu et relu maintes fois : parfois un peu cliché mais si touchant, comme tu l’écris. Quant au guide de Mme Dariaux, certes, cela date et ne nous correspond plus vraiment. Néanmoins cela fait du bien de lire encore, parfois, une plume élégante et « lente ».
C’est exactement ça, le plaisir d’une plume un peu surannée et lente en effet. Ça fait du bien à lire.
Je te rejoins sur le livre de Kathleen Tessaro, il est moins un peu plus girly sur la durée que ne le laisse présager les premiers chapitres (et donc moins génial que le « Girls’ guide ») mais c’est un délice à lire.