Je me permets d’emprunter ce titre au grand Mr Salvador pour vous parler de cette ville magique et rêvée…
Syracuse a été notre première étape dans notre périple sicilien. J’avoue, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre.
Je n’ai pas lu les guides avant de partir, à peine regardé leurs images, je suis donc arrivée telle une page blanche dans cette ville mythique.
On ne sait jamais ce que l’on va découvrir dans les villes italiennes, elles ne se ressemblent pas, ont chacune leur identité, du coup j’ai arrêté de les imaginer à l’avance!
Syracuse est une très vieille dame au regard bleu-vert. Elle a le visage marqué de milliers de petites rides, a besoin d’une canne pour se déplacer.
Sa fortune est depuis bien longtemps engloutie, mais elle porte toujours des broches incroyables accrochées à ses pulls marins et de beaux bracelets en or à ses poignets. Son parfum est le néroli ou une eau de Cologne à l’ancienne. Elle est magnifique et digne. Et infiniment attachante.
Mr Papillon et moi avons eu un coup de foudre pour cette ville élégante, chargée d’Histoire et d’histoires, riche de souvenirs, pleine de secrets.
La ville ancienne est toute petite, bien nichée sur son île, et s’arpente à pieds, comme on parcourrait un livre d’histoire.
Tout est vieux à Syracuse, tout est millénaire ou centenaire, tout est beau, tout est extraordinaire. Tout est un peu cassé aussi, et du coup tout est touchant, attendrissant.
C’est étonnant d’être attendri par une ville.
Syracuse m’a vraiment donné l’impression d’être une femme. Une femme qui a eu une enfance de rêve, au cours d’une période faste, dans une grande villa décorée de fresques gigantesques en mosaïques, où les corbeilles de fruits débordaient de fruits venus de tout le bassin méditerranéen. Elle a grandi dans une villa où il fallait être, où il fallait passer.
Elle a vieilli, construit sa vie, menée dans un beau palais décoré de stucs, aux parquets brillants, rempli de tableaux et d’objets précieux. Le soir venu elle allait profiter de la fraicheur et des parfums de son jardin de citronnier et d’orangers, à l’abri derrière les hauts murs de son palais.
Petit à petit les amis et les connaissances sont partis, ils ont rejoint l’Italie du Nord ou sont partis pour les États-Unis.
La belle est restée seule dans son beau palais tombé peu à peu à l’abandon. Les tableaux ont été vendus, les parquets se sont ternis, elle a pris des locataires pour payer l’entretien de son palais et en occuper les étages trop vides. Elle continue à savourer les soirées d’été dans son jardin d’orangers…
Nous avons été passer une grande journée avec elle, arpenter ses rues, nous perdre dans ses ruelles, admirer ses palais qui tombent en ruine, ses jardins que l’on devine encore très beaux, profiter de ses cours de palais pour siroter un verre.
Et nous sommes tombés sous son charme. Sublime Syracuse.
(Cliquez sur l’une des photos de la mosaïque pour ouvrir la galerie photos et les voir en grand)
Une réflexion sur “J’aimerais tant voir Syracuse…”