Mon anniversaire et l’approche de Noël signifient une chose très importante : le ballet de Noël de l’Opéra de Paris.
Je me transforme en enfant de 7 ans tous les ans à la même époque, attendant le soir du ballet comme l’ouverture des cadeaux le 25 décembre au matin.
Cette année c’était « Don Quichotte » – signé par Noureev – qui est à l’honneur et à l’affiche. Un ballet inconnu pour moi, un double cadeau donc.
Les esprits chagrins diront que le livret est un peu pauvre, et en effet on ne peut pas dire que le scenario soit bien épais, mais qu’importe, ce ballet est si beau.
Car c’est bien dans la danse que tout réside.
Ce ballet est l’un des plus techniques et des plus difficiles pour les danseurs qui soient. Rudolf Noureev s’est fait plaisir lorsqu’il l’a chorégraphié, des pirouettes insensées, des manèges étourdissants, des changements de rythme et de quart permanents, je n’ose imaginer l’état de fatigue de la troupe à la fin du ballet.
« Don Quichotte » est un ballet festif, léger, joyeux.
Les grands tableaux de danses « folkloriques » sont un enchantement, les pas de deux (dont un vrai « pas de deux » ou « porté du poisson », tellement magique – à 4min15 sur la vidéo qui est bien un extrait de Don Quichotte mais pas de celui que nous avons vu) des merveilles, de la dentelle de danse, les décors et costumes sont évidemment somptueux.
Dorothée Gilbert et Karl Paquette ont été des interprètes éblouissants.
Je suis toujours bluffée par la prestation des danseurs dans les chorégraphies de Noureev, parce qu’en tant que danseur exceptionnel il a ensuite donné des solo exceptionnels à ses interprètes.
Là j’avoue j’ai particulièrement admiré la prestation de la magnifique Dorothée Gilbert, tellement gracieuse, tellement technique et parfaite, tellement souriante. Époustouflante!
eh bé tu sais quoi? je l’ai vu à la télé il y a 2 jours; j’ai trouvé Dorothée Gilbert très expressive mais ses fouettés, bof, bof, et le danseur, un peu raidasse…
Mais j’ai en tête la prestation d’Aurélie Dupont (dont les fouettés sont uniques en leur genre) et de Manuel Legris, alors forcément… Et puis, quand on a vu la grande Maïa fatalement, la barre est haute…. Regarde moi ça, tu vas mourir:
alors???
Et Aurélie et Manuel, c’est encore autre chose aussi:
(les retirés d’Aurélie D, rien que ses retirés, ça me colle les frissons…. Ceux de Dorothée Gilbert n’avaient pas cette puissance ineffable, à mon avis…)
(et la différence s’entend d’ailleurs ds les applaudissements de la salle…)
en somme, à mon avis, ce ballet (et la coda notamment), doit donner une impression d’éclate totale au delà de la technique, et j’ai trouvé la version Dorothée Gilbert « sagement technique » mais manquant de tripes et de joie de danser, voilà, quoi… Joie que l’on ressent dans l’interprétation d’Aurélie D et M.Legris, et bien évidemment chez Maïa Plissetskaia, mais elle, c’est un cas à part: elle hurle « laissez moi danser toute ma vie et partout », de tous ses pores!!!
En revanche, j’ai remarqué qu’avait été particulièrement applaudi un second rôle masculin, à l’acte II, qui dansait avec (après?) des sortes de déesses en tutus (tu vois ce que je veux dire?), et qu’il avait été bcp plus applaudi que le 1er rôle masculin
voilà, j’ai trouvé: c’est le gitan, incarné par Alllister Madin – qui marqué pas mal les esprits des ballettonautes, d’ailleurs:
http://lesballetonautes.com/tag/allister-madin/
(Eux trouvent Karl Paquette pas très équilibré, et je suis assez d’accord… j’ai de loin préféré la prestation Allister Madin, comme le public, m’a t il semblé, …du moins à l’entendre applaudir..)