Volpone

La semaine dernière a été riche en théâtre: « Volpone » mercredi, « Loin de Corpus Christi » jeudi.
Un peu beaucoup quand on sait que la famille Papillons (enfin surtout monsieur et madame, parce que Shali…) est surchargée de travail, mais il y a certaines invitations qui ne se refusent pas, « Volpone » fait clairement partie de celles-ci.

Point de suspense, nous sommes ressortis du théâtre de la Madeleine enchantés et Mr Papillon très particulièrement enthousiaste.

Pourquoi?
Le texte d’abord. La pièce originale date de 1606 et je ne sais pas à quelle point son texte a été adapté à la mise en scène plus contemporaine (l’action semble se situer fin XIXème), mais il est d’une actualité assez stupéfiante.
Que ce soit tatie Liliane, tonton DSK, nos chers riches et autres évadés fiscaux, cette pièce parle d’eux. A tel point que cela provoque des rires et des exclamations surpris dans le public lors de certains échanges ou répliques.
Croquignolet, acide et jouissif à la fois.

La mise en scène ensuite. Signée Nicolas Briançon à qui nous devions « Le songe d’une nuit d’été » l’année dernière elle est particulièrement réussie.
Il nous fait pénétrer dans le boudoir-coffre-fort du sire Volpone, écran de métal lourd, aussi sombre que brillant où le vieux monsieur indigne reçoit ses rapaces et se joue d’eux. C’est beau, c’est sinistre, c’est grinçant, c’est tout l’état d’esprit du personnage.
Nous avons les intermèdes dansés, un peu fous, un peu effrayants, un peu gothiques. Le rituel d’une pièce du XVIIème remis au goût du jour.

Et l’interprétation enfin, avec en tête Nicolas Briançon lui-même dans le rôle du fidèle valet encore plus habile que son maître et Roland Bertin dans le rôle de ce pauvre Volpone « sub-claquant » absolument jubilatoire en vieillard rusé et indigne.
Autour d’eux Anne Charrier compose une Saumure terriblement attachante malgré la vénalité évidente, Grégoire Bonnet est un mari jaloux et tyrannique aussi drôle qu’effrayant, aux drôles de penchant pour les talons aiguilles et Yves Gasc un excellent « corbeau », sourd comme un pot mais très vif pour son grand âge.
Une belle galerie de portraits des petites horreurs humaines interprétée avec justesse et gourmandise par une belle troupe de comédiens.

Courez-y!!

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Volpone ou le renard
Théâtre de la Madeleine.

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