Pousser Nahn dans les orties…

coucou-suisseComme vous me voyez là, je suis remontée comme une pendule. Un vrai coucou suisse en colère.

Pourquoi?

Parce qu’hier soir j’ai lu cet excellent billet de Frieda et me suis une fois de plus demandé dans quel pays je vivais. Le « une fois de plus » a été la goutte d’eau qui a déclenché le coucou…encore toutes mes excuses Mr Papillon!

Et bien je vis dans un pays où une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. 

Dans un pays où une chanson intitulée « Sale pute » ne fait réagir personne à part des bloggueuses et 2 femmes politiques (Marie-Georges Buffet et Valérie Letard, la secrétaire d’état aux solidarités).

Et visiblement dans ce pays il y a des gens qui produisent, promeuvent et vendent les disques d’un « artiste » dont les textes sont d’une médiocrité telle que je ne voudrais même pas essuyer mes escarpins dessus. Même si j’avais mis les pieds dans la litière du chat.

Il n’y a donc que des femmes qui réagissent.

Il n’y a pas très longtemps ELLE se demandait si le féminisme était ringard (après l’avoir enterré il y a 4 mois en nous présentant des trentenaires ravies de leur retour au foyer, yummy ça me fait rêver!).

Excellente question chères amies, mais c’est vous qui l’êtes de poser cette question.

Le féminisme à la sauce 1968 est peut-être mort, mais le féminisme lui ne l’est pas. Enfin  j’espère.

Parce que dans ce pays des femmes meurent de s’être fait taper dessus par leur mec, parce que des milliers de jeunes femmes n’osent porter des jupes là où elles vivent de peur de se faire insulter, parce que nous gagnons en moyenne 25% de moins que nos homologues masculins à poste et compétences égaux, parce que les insultes sexistes fusent un peu trop facilement y compris dans des bouches instruites et éduquées et parce qu’il y a encore un certain nombre de lacunes dans l’éducation – sexuelle notamment – donnée à nos chérubins adorés et que – bordel! – c’est encore madame qui gère à 80% la maison et les marmots, en plus de son full time job.

Et bien moi tant que les petites minettes de Seine Saint-Denis que je vois passer près de mon bureau ne pourront pas aller en cours avec une jupe et le sourire aux lèvres je ne serai pas contente. Tant qu’on verra des affiches pour rappeler que des femmes meurent suite à des maltraitances dans leur propre foyer je m’énerverai contre ceux qui laissent passer le sexisme ordinaire.

Tant que des petites filles de par le monde se verront interdire le chemin de l’école, se verront imposer leur mari, leur vie.

Tant qu’il faudra maintenir une journée de la femme.

Quant à l’artiste aussi talentueux qu’un balai d’chiotte sans poil qu’encensent les médias (y compris mon ELLE d’amour qui vraiment déraille un peu trop souvent – rectificatif de leur part ici) et bien j’espère de tout coeur qu’il va disparaître des ondes aussi vite qu’il est apparu.

Et j’ai honte pour mon Printemps préféré. La force de ce festival est de mettre en avant des jeunes pousses de la chanson française. Là je crois qu’ils sont tombés sur une mauvaise herbe.

Et ce n’est pas la non-programmation de cette immonde chanson qui va y changer quoi que ce soit….

Pour le plaisir, l’excellente vidéo de Vinvin postée chez Frieda

6 réflexions sur “Pousser Nahn dans les orties…

  1. Merci de prendre le relais avec tes mots qui percutent.
    Au moins ELLE a mis clairement les choses au point sur ce dérapage pas du tout contrôlé.
    Tu vas peut-être avoir une pitoyable petite visite de 3e Bureau/Wagram ? 🙂

    • @ Frieda: Ton billet m’a fait du bien en me mettant dans une saine colère. Ça fait un moment que certains propos ou articles me mettent en rage mais je n’avais jamais réussi à la faire sortir cette colère. Et bien là quelque chose s’est déclenché.
      Je suis contente que ELLE ait réagi, je n’en attendais pas moins d’elles en fait.
      Non, tu crois qu’ils vont oser? Tu crois qu’ils n’ont pas compris à quel point ils étaient ridicules avec leur plaidoyer à 2 balles?

  2. Je viens de lire les paroles de la sus-dite chanson (non, cette fois je ne fais pas de jeu de mots débiles), et lisant ces « vers » (là par contre il y en a un) j’ai envie de faire un petit rectificatif:

    « j’vais lui mettre en cloque (sale pute) et t’avorter a l’opinel »
    => ce n’est pas que ce type ai un profil à perpétrer des violences conjugales, il a plutôt un profil à être enfermé rapido en hôpital psychiatrique.

    Nan sérieux, moi qui suis née dans le 9-3, moi qui pour mon premier jour de lycée ai assisté à un « tailladage » en direct, je le vois bien le fils à papa bien propre et bien nourri qui veut s’encanailler, c’est évident, même le thème de la chanson en fait écho: on ne s’occupe plus de lui, elle est passée à autre chose et il le prend très mal.
    C’est un sale petit trou du’c trop gâté, il lui manque une bonne paire de gifles de la part de sa mère, qui n’a pas fait son boulot, ni de mère ni de femme.

    D’autres qui n’ont pas fait leur boulot, c’est la gratte papier de Elle et sa/son rédactrice/eur.
    Et oui, que des femmes. Derrière chaque macho il y a une femme, il ne faut pas l’oublier.

    • @ Marie: Moi aussi je me suis dit qu’une maman avait merdé quelque part, il lui a manqué quelque chose à ce garçon. Je ne sais pas si ce sont des claques ou un bon modèle, mais y a eu foirage…

  3. Ce qui est dingue c’est que c’est un pur produit de la classe moyenne (ce qui va dans le sens de ce que dit Marie) dont les parents travaillent tous les deux dans… l’Education (père proviseur et mère prof de français si j’ai bien retenu). La vache !

    • @ Frieda: Des parents dans l’Education Nationale? Non?! Ah ouais, la vache !!! Je trouve le mec encore un peu plus effrayant 😦

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