La vallée des temples

Vous pensiez qu’une fois vue la villa dingue aux mosaïques vous auriez tout vu de la Sicile?
Mais que nenni les amis, ce n’est que l’antipasto!! En primo piatto je vous propose une vallée…

… de temples.

Oui monsieur, dame, une vallée de temples. Ils sont comme ça les Siciliens: là où ils pourraient se contenter de mettre un  très beau temple, ils en mettent un paquet.
Dans la même vallée. Et quelle vallée!

Comme ça ce crétin de touriste qui a toujours tout vu est calmé. Bien calmé.
Enfin nous ça nous a laissés comme deux ronds de flanc, sur les fesses, les yeux en l’air devant les splendeurs.

Nous avons commencé notre visite par le temple d’Héra (ou de Junon si vous êtes romain), une beauté accrochée en haut d’une crête et dont il reste une partie du péristyle.
Excellente entrée en matière, le ciel était d’un bleu parfait pour mettre en valeur les pierres millénaires…
Nous avons ensuite poursuivi notre chemin jusqu’au Temple de la Concorde, gigantesque temple dorique dans un état de conservation inouï… dûe au fait qu’il ait été utilisé comme basilique chrétienne.
La majesté de l’endroit rend instantanément respectueux, comme si l’on entrait dans une cathédrale ou tout autre édifice religieux.

Nous avons continué notre petit bonhomme de chemin – fort agréable et bien organisé – et nous sommes aventurés dans une nécropole paléochrétienne.
Surprise de découvrir des tombes très bien organisées, très bien conservées, mais en surface. On se retrouve face à un petit labyrinthe de cavités extrêmement organisé.
L’air est doux, les alentours des tombes couverts de fleurs, la promenade est charmante (pas mal pour un cimetière!!). Des fouilles sont toujours en cours, il y a fort à parier que la zône à visiter va encore s’agrandir et que nous allons encore apprendre sur nos ancêtres.

On marche encore un peu, dépasse la Villa Aurea qui n’a rien d’antique mais dont le propriétaire – un britannique excentrique  –  a fait beaucoup pour cet incroyable site, du coup on  lui pardonne de dater d’il y a tout au plus 2 ou 3 siècles 🙂

Quelques pas encore et on arrive au temple d’Hercule qui ressemble assez globalement à un puzzle ou des Légo géants car à part 8 colonnes redressées notamment grâce à Alexandre Hardcastle, le propriétaire de la Villa Aurea, ce temple est en vrac. Le site est néanmoins très beau, les 8 colonnes apportant beaucoup de majesté à l’endroit.

On sort ensuite de cette partie du site, traverse une route (en courant, hein, vue la manière de conduire de nos amis siciliens :-)) et on entre dans une autre partie de la vallée, celle du temple de Zeus Olympien, gigantesque champ de ruines surdimensionnées.
Le temple dédié au roi de l’Olympe était manifestement d’une taille considérable, il suffit pour s’en convaincre de regarder la taille des restes des statues des géants qui ornaient le haut de son fronton.
On a du mal à imaginer comment un tel temple a pu être érigé au Vème siècle avant Jesus Christ. Il est amusant et étonnant de déambuler entre toutes ces pierres aux dimensions un peu surnaturelles entre lesquelles la nature a repris ses droits et où de belles plantes se sont installées. Le site est proprement magique.

Nous reprenons notre chemin et arrivons au terme de notre balade, le temple de Castor et Pollux dont il ne reste plus grand chose, mais dont le cadre est enchanteur. Il faut prendre le temps de s’assoir sur l’un des bancs, savourer le soleil printanier et admirer cette vue étrange venue de l’antiquité.

Une promenade magique dans notre histoire…