Nos grands-parents de cœur qui s’en vont sur la pointe des pieds, quand ce n’est pas leur mémoire qui se fait la malle et les laisse incapables de reconnaître leurs petits enfants.
Notre mamie que l’idée de quitter son petit nid terrifie, même si c’est de fêter Noël dont il est question.
Ces amis assez vieux pour être nos parents mais tellement trop jeunes pour s’en aller qui nous laissent assommés de chagrin et d’incompréhension le jour où s’endorment pour toujours.
Ce foutu « crabe » qui ne veut vraiment laisser personne en paix, pas même une adorable et très jolie femme dont la seule préoccupation est sa famille et ses deux petits-enfants.
Ces couples d’amis dont on a assisté aux mariages, qui sont de si beaux couples qu’ils vous donnent envie de prendre le même risque fou et d’entrer dans la danse du mariage mais qui un jour trébuchent, tombent et nous font une peur bleue tant on refuse de croire que les froides et atroces statistiques puissent s’appliquer à nous et à nos proches.
Ces bouts d’choux qui arrivent dans le grand monde, dans ce vaste univers à découvrir et parcourir avec des fardeaux médicaux déjà bien trop lourds.
Si fragiles.
Nous sommes si fragiles.
35 ans (c’est ma prochaine étape, ils seront là bien plus vite que je ne le veux) est un âge merveilleux, où l’on a le sentiment d’enfin maîtriser un petit peu nos vies, de réussir à en faire assez ce que nous voulons pour qu’elles soient vraiment satisfaisantes, d’avoir enfin mis derrière nous certains vieux doutes, les complexes idiots et où l’on commence finalement à être qui on a envie d’être.
C’est agréable, enrichissant, nous réalisons pleinement tout l’intérêt qu’il y a à mûrir, à vieillir (osons le mot!), à avancer dans la vie.
Nous savons mieux accepter et recevoir les coups que notre vie professionnelle nous inflige, nous savons mieux rebondir. Nous apprenons enfin à lâcher prise.
Mais nous restons si fragiles lorsque c’est le cœur qui subit les coups, lorsque c’est la santé qui flanche. Lorsque c’est la mort qui emporte les gens que nous aimons.
Et je crois que nous aurons beau encore mûrir, encore apprendre, rien ne rendra tolérable ou facile à accepter ce que nous vivons comme une tragédie ou une injustice.
Plus encore j’ai l’impression que nous les ressentons de façon plus aigüe, comme si l’expérience accumulée nous permettait de sentir plus profondément encore la fragilité des choses.
A chaque mauvaise nouvelle, ma réaction est souvent de dire à Mr Papillon combien je l’aime, de serrer mes proches un peu plus fort dans mes bras. Pour qu’ils sachent combien ils sont aimés.
Parce que finalement, il n’y a que ça. Il n’y aura jamais que ça pour continuer à avancer, pour se relever, pour guérir, pour se remettre d’un immense chagrin.
Et l’amour est comme le bonheur, il s’agit de toutes petites choses, tous les jours.
Alors là, à qui tu le dis…. le peu que l’on a alors semble immensément précieux… tant est dure la réalité qui nous tombe dessus. Aucun malheur n’est « juste », mais certains, lorsqu’ils sont à l’inverse de l' »ordre des choses », lorsqu’ils frappent le coeur même de la vie, paraissent plus injustes encore…
On peut dire que tu as eu ton lot de douleurs cette année… et en effet, la guérison est longue lorsque c’est l’essentiel qui est touché. Des bisous!!
Tellement finement pensé, ressenti et mis en mots, que je ne peux y rajouter qu’un gros « hug » virtuel.
Tes gentils mots me vont droit au cœur, venant d’une plume telle que la tienne, c’est un beau compliment. Merci ma Bali!!
Et le hug fait du bien, cette avalanche de sinistres nouvelles est douloureuse.
Big hug Nanou. Nous sommes là pour toi.
Bisous
Le chagrin s’estompe mais ne disparait jamais complètement et cette présence sourde nous permet, elle aussi, d’avancer.
C’est une des leçons de la vie que l’on aimerait tous ne jamais apprendre et bienheureux sont ceux qui ne la connaissent pas…mais cela nous rend également plus forts, plus à même d’apprécier les petits moments précieux.
Bisous bisous
Le temps passe mais avec certaines graduations et contre toute attente, le mal obscène de la maladie vous dévore. Gentils ou méchants, je ne sais pas si l’on a plus le droit mais soudainement dans notre entourage, dans nos vies, dans nos copains, nos amies, nos proches, les réunions sont sombres.
Je viens de vivre deux ans de souffrance, je les vis encore, et je suis en colère contre cette injustice, contre le bonheur jamais croquer assez.
Depuis je suis devenu moins matérialiste, plus rpoche du don aux autres, de l’amour pour ceux qui méritent des sentiments. Des gestes doux, purs, innocents et si beaux.
Bises
Tes mots sont tellement justes…
On y sent aussi beaucoup de peine et de chagrin, alors bon courage et un grand merci pour ce si gentil mot!! Bises