Mr Papillon et moi avons vraiment un problème existentiel (au moins!) avec les salles obscures.
Pour notre dernière sortie au cinéma, il a fallu que les billets qui dormaient dans mon sac se mettent à crier qu’ils étaient bientôt périmés pour que nous nous décidions à prendre le chemin d’un cinéma.
Deux films en deux jours. Et 5 Oscars.
Vous noterez que nous avons ciblé notre sortie.
« Black Swan » et « Le discours d’un roi ».
[Hhhhhiiiiii Coolliiiiiiiiiiiiin !!] (pardon)
Après avoir vu les deux films, je comprends pourquoi l’un en a eu un seul et pourquoi l’autre en a eu 4.
Ces 2 films ne jouent clairement pas dans la même cour.
Il a été reproché au Discours d’un roi d’être un film d’une facture trop classique, trop académique, mais depuis quand le fait d’être « classique » est un mal? Surtout quand ce classicisme est maîtrisé, et sonne d’une parfaite justesse.
Non le film ne révolutionne rien dans sa mise en scène, mais il laisse tout le champ à une troupe d’acteurs excellents (la preuve, tous les acteurs principaux étaient nommés pour un Oscar) dans une histoire méconnue du grand public, mais qui permet de découvrir l’histoire par le petit trou de la lorgnette, et personnellement j’ai adoré.
J’ai aimé découvrir le revers de la médaille, celui que l’on soupçonne un peu mais qui reste à l’état de fantasme. Je ne lis pas la presse people orientée reines et princesses, mais cet univers m’intéresse et exerce sur moi une sorte de fascination.
Et puis surtout, Colin Firth y est absolument parfait. Pas une seule seconde il ne ridiculise son personnage aux prises avec son bégaiement qui l’étouffe. On s’étouffe avec lui, on ressent toute la souffrance et la frustration provoquées par ce handicap. Et on rit franchement de l’humour tout britannique qu’il donne à George VI.
Pendant qu’on parle de Colin Firth, je ne peux que chaleureusement vous recommander « A single man » (de Tom Ford) dans lequel je l’ai trouvé juste et bouleversant.
Quant à Black Swan… et bien j’en suis sortie ravie, mais plus j’y ai repensé plus j’en ai vu les défauts.
Certes la parabole un peu trash sur le passage de l’enfance à l’âge à l’adulte de Darren Aronofsky nous fait découvrir un petit peu les dessous d’un corps de ballet classique et ce n’est pas inintéressant, mais que les ficelles sont grosses (oh des filles qui se roulent des pelles, comme c’est génial pour attirer des garçons dans les salles malgré un film inspiré du Lac des Cygnes!!) et que la base du scénario est simpliste et improbable!
Je vais dire un truc moche: c’est un film américain, très américain, avec les défauts qu’on leur trouve souvent: manque de subtilité, caricature.
Il reste la performance de Natalie Portman.
Et soyons très clairs, je parle de sa performance d’actrice à jouer la folie rampante et la schizophrénie.
A l’heure où éclate une tempête dans un verre d’eau une mini-polémique sur qui a vraiment dansé dans le film, il faut reconnaître le beau travail physique accompli par Natalie Portman, mais dans le film on ne doute pas une seule seconde qu’elle est doublée dans la majorité des scènes réellement dansées (et qui sont filmées de plus loin du coup).
Mais la danse est ici la moindre des performances. La voir passer de la jolie poupée de porcelaine rose et lisse au cygne noir du titre et du ballet est juste incroyable.
Ce n’est pas pour l’état de ses pieds que je m’inquiète après ce film, c’est pour sa santé mentale.
Les deux comédiens méritent chaque paillette dorée de leurs Oscars respectifs, et les deux films méritent d’être vus, ne serait-ce que pour ces performances.
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© Affiches trouvées sur Allociné.
Je suis d’accord avec votre vision, laissons la polémique se nourrir de ses propres entrailles, Nathalie Portman est délicieuse, et les scènes (ses scènes) sont sublimes.
Le cinéma est fait de faux, de vrai, de rêve !
j’ai vu Black Swan hier (du même avis que toi pour les ficelles). le pb c’est la « forme » de ce film. Le fond schizo est intéressant;, mais côté mise en scène, c’est limite navet…