Je suis épouvantablement familière. Le Billy dont je veux vous parler n’a rien à voir avec un sac à main hautement désiré par la blogosphère mode, mais de William Forsythe, le brillant chorégraphe, partenaire hautement désirable du Ballet de l’Opéra de Lyon.
Jeudi dernier, fiévreuse et n’ayant qu’une envie (retrouver ma couette), je me suis traînée tant bien que mal jusqu’au théâtre de la ville avec Mr Papillon pour voir ce spectacle que je ne voulais surtout pas manquer.
Bien m’en a pris, nous avons passé une excellente soirée, en avons pris plein les yeux, sommes ressortis du théâtre enchantés par ce que nous avions découvert.
Car il s’agit encore de découverte, je ne connais pas le travail de William Forsythe, je n’en ai vu que des extraits, quelques images.
Deux œuvres, toutes les deux créées dans les années 90, étaient présentées: « Workwithinwork » et « Quintett ».
De « Workwithinwork » j’ai aimé le travail de déconstruction / reconstruction de la danse classique effectué par Forsythe.
Les codes, la technique sont là: danseuses sur pointes, pas de deux, trio, nous sommes bien dans des choses connues, déjà vues d’une certaine manière.
Mais les pas sont différents, et les mouvements en groupe ne sont pas dansés à l’unisson, mais en écho, en miroir, en déclinaison. Et ça nous connaissons beaucoup moins.
Mais le charme opère, la troupe – absolument brillante et douée – nous emmène à sa suite et on tombe littéralement sous le charme. Malgré des costumes assez étranges et pas très flatteurs pour les danseurs 🙂
Quant à « Quintett »… Et bien « Quintett » est une œuvre très forte, sans doute à cause de son allégorie de la vie (enfin c’est ainsi que je l’ai perçue).
Sa musique d’abord envoute: la mélopée de Gavin Bryars « Jesus’ blood never failed me yet » se répète à l’infinie, triste, entêtante, lancinante finit par s’incruster profondément dans notre esprit.
Et en même temps elle est la compagnie parfaite pour ce ballet plein d’énergie, de fougue, de vivacité et de virtuosité pour les danseurs.
Nous avons adoré cette énergie, mais aussi le jeu entre les danseurs et leur jeu avec le trou dans le plancher de la scène (ils en apparaissent et y disparaissent à loisir), le mouvement global constant qui meut ce ballet… Un régal!!!
Pour l’occasion j’avais sorti ma jolie veste cloutée et le ravissant nœud Mimnor & Adeline Affre.
Bon vendredi j’ai cruellement payé ma folie qui s’est terminée chez le médecin et avec une pharyngite carabinée qui m’offre aujourd’hui une voix digne d’un pilier de bar à l’ancienne. Dégage vérole!!
On aurait pu se croiser, j’y étais aussi jeudi 😉 J’ai beaucoup aimé les changements de rythmes a peine perceptibles qui s’imprimaient dans les mouvements des danseurs de la première partie, qu’on aurait presque pu confondre avec une erreur, une cassure dans les mouvements si parfaits des danseurs, si la technique n’était pas justement aussi maitrisée. Le Quinttet m’a réellement emballée aussi, le jeu autour de la disparition et de la chute dans cette trappe (mouvement deja vu dans une autre piece de cette saison, mais impossible de me souvenir laquelle), l’énergie et le beau visage expressif des danseurs m’ont transportée !