Des hommes et des dieux

Autant nous sommes plutôt bons quand il s’agit de réserver des places de théâtre ou de ballet, autant nous sommes assez moyens quand il s’agit d’aller au cinéma.

Des mois que nous n’y avons pas mis les pieds.
Loupés « Harry Potter », les « petits mouchoirs » et autres œuvres cinématographiques récentes.

Et autant on peut très bien vivre sans avoir vu le dernier Canet ou le dernier opus made in Poudlard, autant louper « Des hommes et des dieux » me dérangeait bien davantage.

Parce que le sujet est trop important, parce que les critiques sont toutes unanimes.

Notre bonne étoile ciné à Mr Papillon et moi s’appelle le cinéma Mac Mahon.
Nous adorons cette petite salle charmante et cosy, à quelques minutes à pieds de chez nous.
« Des hommes et des dieux » y est de nouveau à l’affiche depuis presque 2 semaines.

Pas de surprise à attendre, ce film est aussi bien que tout ce qu’on en a dit.
C’est un chef d’œuvre, un de ces films qu’il faut avoir chez soi, revoir, qu’il faudrait diffuser dans les lycées pour expliquer ce que les mots tolérances, respects et amour de son prochain peuvent avoir d’essentiel et fondamental.

Si les comédies romantiques me laissent généralement l’œil sec, parlez moi de ce qui fait de nous des êtres de relation et d’amour et je sors mes mouchoirs.

Je suis sortie du cinéma en larmes et muette d’émotion.
La vocation des moines de Tibhirine, leur rapport et leur apport à la communauté avec laquelle ils vivent, leur refus de céder face à la violence et la peur, leurs relations entre eux, tout nous rappelle ce que chaque homme peut porter de beau et de divin en lui.

Et quand je parle de divin, peu importe le nom et le livre de ce dieu auquel on pense, c’est bien au delà de ce débat stérile.
Ces hommes aiment leur prochain comme eux-mêmes, ces hommes prient et pleurent chaque mort, fut-t-il un homme qui les a menacés.

Ces frères ne détiennent pas de vérité, ils doutent, ils ont peur, ils cherchent… Tellement humains. Tellement libres.

Personne ne les forcera à partir ou rester. Eux-seuls décideront. Ensemble.

Le film n’est pas bavard, il est très contemplatif. Point de longs discours pour nous faire appréhender et comprendre la vie de cette petite communauté de moines et sa vie avec le village voisin mais des images sublimes, épurées, simples mais tellement fortes.

Les alentours du monastère, une fête de village, s’occuper du potager, préparer du bois, soigner, étudier, prendre part au marché. Autant de scènes souvent silencieuses mais qui donnent davantage à voir et comprendre qu’un long dialogue.

Les scènes religieuses sont belles de sobriété, les chants et les textes lus poignants. Ils me parlent à moi la chrétienne, mais j’ai le sentiment que toutes ces scènes de recueillement parlent à chacun d’entre nous, peu importe sa foi ou son absence de foi religieuse.  Parce que leur message est universel.

Et puis il y a cette scène de partage d’un verre de vin, sur  Le lac des cygnes.
Instant de grâce, de partage et d’émotion entre les frères qui a achevé de me nouer la gorge. Jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans la neige et le brouillard.

Si jamais vous n’avez pas encore vu ce très beau film courez le voir, il faut le voir.

Et je vous laisse ce lien vers le testament de frère Christian, le prieur du monastère. Un sacré monsieur et un très très beau texte sur l’Homme et tout ce qu’il a de bon.

Une réflexion sur “Des hommes et des dieux

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