Oui oui je vous spamme, mais comme je n’aurai pas le temps d’écrire ce week-end, je profite de ma pause déjeuner pour vous parler de mon garçon-coiffeur préféré: Fabrice Luchini.
FAABRIIIIIIIIIIIIIIIICE !!!!
C’est à peu près ce que hurlent tous mes petits neurones lorsque j’achète des places pour ses spectacles.
Il y a 2 ou 3 ans j’avais été assister à l’une de ses lectures de Céline, La Fontaine et quelques autres auteurs. J’y avais été seule car tout le monde trouvait le personnage trop insupportable.
Insupportable il l’est….sur un plateau télé (et probablement dans la vie de tous les jours). Mais sur scène, alors là pardon, c’est un génie! Il captive une salle avec des textes difficiles, les rend compréhensibles et beaux, et fait hurler de rire tout le public entre chaque extrait par ses blagues, jeux de mots, moqueries, imitations et autres fantaisies. La première fois que je l’ai vu je suis sortie du spectacle avec une tête de panda: mon mascara n’a pas résisté aux larmes de rire que j’ai versées pendant 2 heures.
Mercredi soir j’ai emmené Mr Papillon voir la bête sur scène (Le point sur Robert, au théatre de la Renaissance). Au programme Paul Valéry, Roland Barthes, Chrétien de Troie (sauce Rhomer), Flaubert et Rimbaud. Du lourd donc. Et du pas vraiment facile, surtout le texte de Valéry (un extrait de Tel quel) qui sert d’ouverture au spectacle.
Luchini est égal à lui-même dans sa capacité à interpréter un texte, c’est un régal pour les oreilles, un petit challenge pour le cerveau certes, mais ça donne envie de passer dans une librairie pour acheter tous les livres évoqués pendant le spectacle.
Par contre il a changé dans son approche de son public. Dorénavant les retardataires sont admis et accueillis (il est très très welcome ces temps-ci le sieur Fabrice, c’est même le mot clé du spectacle). Bon, ils sont un peu raillés aussi, mais au moins ils peuvent accéder à la salle. Et il laisse la possibilité aux Robert de la salle de quitter le spectacle dans le 1er quart d’heure en se faisant rembourser. Robert c’est le malheureux sur-abonné à l’Equipe et qui roule en gros 4×4 qui s’est fait traîner là par sa femme sur-abonnée à Télérama et qui a toute sa libido qui lui est remontée dans les neurones (ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui).
Et Luchini se lâche.
Il est à fond: il chante (pas mal), il danse (de façon étrange, mais très bien), il imite (Johnny fabuleusement, les jeunes de banlieue, Roger Hanin, etc), il évoque, que dis-je ressuscite le Perceval le Gallois d’Eric Rohmer (c’est tout simplement énorme comme moment de spectacle) et fantasme totalement sur Roland Bhartes (ça aussi c’est assez énorme comme moment…la rencontre au Collège de France, tout un poème). Il n’arrête pas.
Un régal. Pour un peu je me transformerait en lectrice de Télérama qui a un orgasme dès qu’il ouvre la bouche, c’est vous dire. Mr Papillon a bien aimé aussi, de manière plus sobre et retenue que moi, mais il a passé une très bonne soirée.
Le défaut du spectacle: 2 heures c’est trop court!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et surtout le monsieur a disparu pfuuuiiiiiiiiiit en 2 secondes et n’est pas revenu alors que toute la salle applaudissait à tout rompre. Bouh…snif.
Vivement ses prochaines lectures!!
Crédits photo : Sébastien Soriano/Le Figaro