« Dom Juan » de Molière – Théâtre Marigny

Dom_Juan___Marigny

Double dose de théâtre cette semaine. Cette dose là n’était pas prévue, et c’est un joli cadeau que d’avoir pu voir cette pièce. Mercredi après-midi la petite fée qui gère les loisirs là où je travaille a envoyé un mail annonçant que 4 places pour cette pièce étaient disponibles. La pièce est prise d’assaut, inutile de dire qu’en 2 secondes le mail était arrivé chez Philomène et Super Mario et que 5 minutes plus tard la petite fée des loisirs me confirmait que 2 des places étaient pour moi. 3 auraient été mieux, mais 2 c’est bien.
Et nous voilà donc Philomène et moi installées à la corbeille du théâtre Marigny. Nous sommes très bien placées, la salle est belle.

Le texte est un classique que tout le monde a étudié à l’école. Je pense avoir vu cette pièce sur scène au moins 3 ou 4 fois déjà. Qu’en dire? C’est l’un des chefs d’œuvre classiques de la littérature française et l’un de mes préférés.
Ce n’est donc pas sur l’histoire que je vais vous dire quoi que ce soit.

C’est d’abord sur les décors et la mise en scène que je vais m’arrêter. Le décor est à la fois très classique et dépouillé, et très baroque. Le gros parquet brut posé sur le sol, le sol incliné vers le public, la mer de soie qui rappelle « Casino » d’Annette Messager, le Christ en croix qui apparait dans un flash, la rangée de spot que le public se prend dans les yeux dans la scène finale, tout cela déborde de sophistication. Et pourtant l’ensemble reste très sobre et est vraiment très beau.
La mise en scène est elle aussi très réussie. Dom Juan et Sganarelle qui viennent s’assoir sur le rebord de la scène pour se chamailler est une scène excellente. Et Dom Juan qui vient faire l’apologie de l’hypocrisie de façon terriblement cynique les yeux dans les yeux avec le public est un moment extrêmement moderne et actuel, et poignant de la pièce.
Globalement je dirais que les décors et la mise en scène de cette pièce sont très « nouvelle cuisine »: on garde les racines classiques, et on les aère et dépoussière un grand coup. Ça marche très bien.

L’interprétation ensuite.
Et bien les 2 têtes d’affiche méritent que l’on se batte pour avoir des places. Torreton est aussi doué qu’on le dit. Il fait un Dom Juan parfait: séduisant, agaçant, troublant, drôle. Sa manière de jouer est moderne, ça coule, c’est fluide, sa prononciation n’est jamais trop phrasée comme c’est souvent le cas des acteurs classiques, et notamment ceux de la Comédie Française dont il est sociétaire. Super Mario va pouvoir s’agacer, Philomène va encore être rentrée en disant beaucoup de bien d’un acteur.
Jean-Paul Farré, que nous connaissons tous grâce à l’île aux enfants et à l’ami Casimir, est lui aussi très très bon dans le rôle de Sganarelle. Il nous a fait beaucoup rire avec ses indignations, ses colères et ses inquiétudes pour son maitre si terrible. Et il ne ménage pas sa peine, il court, il chatouille les pendus, se fait battre, pince, crie, bref n’arrête pas!!
Le reste de la distribution est bon, sans jamais atteindre le niveau des 2 compères malgré tout. L’interprétation est plus classique, plus rigide, le phrasé plus haché et marqué. Cela se sent beaucoup chez Done Elvire et Don Carlos.

Cette pièce est une jolie réussite, les applaudissements et rappels se sont prolongés…un grand merci à mes collègues qui ont dû lâcher leurs places!!!

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