Mr Papillon a eu 40 ans il y a quelques semaines.
Une étape importante que j’avais envie de marquer d’une manière particulière. Mais comment faire lorsque son amoureux n’aime ni les montres, ni les stylos et encore moins les appareils électroniques de toutes sortes?
En résumé comment faire lorsque votre amoureux n’aime pas les choses, n’aime pas les posséder?
La seule idée qui me soit venue fut de lui offrir un (des, si je m’y prenais bien) moment un peu magique et de beaux souvenirs.
Un voyage devint vite une évidence. Des mini-vacances un peu folles, surprises autant que possible me parurent une bonne idée.
Quelques emails échangés avec le boss de Mr Papillon pour sécuriser les dates plus tard, me voilà partie dans des recherches et des réservations.
Je n’ai pas eu à chercher très longtemps, très vite l’idée de revenir en Toscane, en séjournant à Vignamaggio m’est venue.
Cet incroyable domaine surmontée d’une magnifique demeure du XVème siècle et qui produit vin et huile d’olives appartient en effet au même propriétaire que notre cher Prieuré d’Orsan.
Nous y avions passé une soirée mémorable l’été dernier et nous étions promis de revenir un jour.
Lorsque le domaine a réouvert en Mars je me suis précipitée pour réserver nos nuits là-bas.
Le reste du programme s’improviserait sur place ou dans l’avion en fonction des envies de Mr Papillon.
Juste avant de partir j’ai réservé le dîner du premier soir et un tour du domaine suivi d’un dîner-dégustation.
Si vous voulez avoir une petite idée du Paradis qu’est Vignamaggio allez saluer Mona Lisa au Louvre, on dit que le paysage du fond du tableau vient du domaine où dame Lisa a séjourné il y a quelques siècles et revoyez « Beaucoup de bruit pour rien » de Kenneth Brannagh qui y tourna son film.
Racheté il y a deux ans le domaine est en pleine rénovation ce qui empêche en ce moment de profiter d’une partie des jardins. D’ici l’été ils auront pris le visage probablement respectueux de ce qu’ils furent à l’époque de la grandeur du domaine et seront un ravissement pour l’âme et les yeux (comme le sont, dans leur style propre, les jardins d’Orsan).
Si nous étions en France cette belle maison serait un Relais & Châteaux: bâtiment plein d’histoires petites et grande, décor et service soignés, luxueux mais jamais ostentatoire ou pesant, culture d’un certain art de vivre, cuisine raffinée et respectueuse de son origine. Tout est pensé pour notre confort et notre plaisir mais rien n’est lourd.
Vacances un peu folles obligent, j’ai validé la réservation d’une suite plutôt que d’une « simple » chambre. Nous avons adoré notre suite Mimosa, toute simple et confortable, remplie de l’esprit des vieux murs dans lesquels elle est inscrite.
Notre visite au coucher du soleil suivie d’un dîner dégustation nous a permis de traverser l’histoire de l’exploitation viticole de la construction de la maison ou presque à aujourd’hui.
La cuisine du restaurant est très sobre, articulée autour des produits utilisés avec le souhait de les sublimer et les mettre en valeur.
Dans mon esprit c’est l’esprit même de la cuisine italienne: de très beaux produits mis en valeur par des recettes pas forcément très sophistiquées. La cuisine de Vignamaggio reprend cette philosophie en la modernisant.
Mon coup de cœur dans cette cuisine: les glaces maison, celle à l’huile d’olives et celle à la menthe du jardin (basée elle aussi sur une glace à l’huile d’olives).
Autre coup de cœur: les gâteaux maison du petit-déjeuner. Goûtez-les absolument, ils sont exceptionnels.
Nous n’avions pas vraiment planifié notre séjour, prévoyant de l’adapter en fonction de la météo quelque peu capricieuse, même si plus ensoleillée et chaude qu’à Paris.
Nous avons bien sûr été passer une journée à Florence ma bien-aimée pour que Mr Papillon en poursuive sa découverte et son apprivoisement.
J’ai une relation particulière avec cette ville découverte il y a 20 ans et visitée de multiples fois depuis, je m’y sens presque chez moi, j’ai l’impression qu’elle m’accueille et me protège.
Nous nous sommes focalisés sur la Palazzo Pitti et le jardin Boboli, dont je gardais de très beaux souvenirs et qui s’est avéré aussi beau que dans mon souvenir, gigantesque poumon vert d’une ville qui préfère les pierres et les œuvres d’art (qui sont souvent la même chose).
En quittant le jardin Boboli nous rejoignons la villa Bardini et son – lui aussi – magnifique jardin, dans un style tout autre que celui du jardin Boboli.
Nous n’avons pas visité la Villa mais avons savouré la visite des jardins qui s’est un peu prolongée à cause d’un orage qui nous a retenus dans le petit café du belvédère avec vue sur la ville. Magique!
Le jardin, rempli de fleurs et de charme est à visiter absolument si vous passez à Florence, c’est une bulle verte apaisante, élégante et avec un regard imprenable sur Florence la belle.
Avant de reprendre notre route pour notre petit paradis à la campagne nous nous sommes arrêtés manger une glace sur les bords de l’Arno, à la Carraia, ce glacier mythique (enfin pour moi) où l’on trouve des dizaines de parfums classiques ou plus originaux et où on peut manger une glace pour 1€. Je ne peux que vous recommander cette adresse où l’on croise autant de Florentins que de touristes.
Nos balades nous ont emmenés à Lucca, adorable petite ville au charme fou enfermée dans ses fortifications qui permettent de faire une balade délicieuse autour de la ville, puis à Montefioralle, mignon petit village enroulé autour de son pic et où nous avons croisé un chat encore plus gâté que les chats de la famille Papillon.
Nous avons aussi aimé marcher dans les rues de Pienza, la ville carte postale par excellence, et encore plus jolie avec sa fête des fleurs.
Evidemment nous avons été faire un tour à Greve et Panzano in Chianti, les villes les plus proches de Vignamaggio. Greve ne présente pas grand intérêt, par contre Panzano possède une très mignonne église, et le meilleur boucher de Toscane (on en reparle bientôt dans un billet dédié).
Nous sommes aussi allés nous balader dans le sud de la Toscane aux paysages et au climat totalement différents de ceux du Chianti. Point de vignes ou d’oliviers, mais des champs de blé à perte de collines et dont le vert change sous le vent.
Nous y avons visité les abbayes du Monte Oliveto Maggiore et de Sant’Antimo, très belles toutes les deux. La première est encore en activité, animée par des moines bénédictins qui produisent vin et huile d’olives. La seconde accueille elle aussi encore une communauté, mais semble moins habitée. Malgré tout c’est elle que nous avons préférée, très émouvante et touchante dans son sublime paysage.
Enfin juste avant de reprendre l’avion à Pise nous nous sommes arrêtés faire un petit coucou à la tour, toujours aussi penchée, toujours aussi jolie.