Chez le roi soleil

Certaines expériences théâtrales sont plus marquantes que d’autres.
D’abord parce qu’elles commencent par un sprint sur les pavés du château pour arriver à l’heure.
Puis parce que vous passez la soirée à vous attendre à voir apparaître Louis XIV en tenue d’apparat dans la loge royale.
Enfin parce que le spectacle auquel vous assistez est somptueux.

Denis Podalydès a mis en scène « Le bourgeois gentilhomme » de Molière/Lully au théâtre royal de Versailles et l’expérience est dingue!

Rarement nous avons eu autant de mal à assister à un spectacle: peu de places, peu de dates, un site Internet pour réserver les billets qui ne marche pas (mais l’acharnement de la fée des loisirs de ma boîte a payé, les places étaient parfaites!), un timing serré à la minute près pour être à l’heure dans la salle… J’ai craint 100 fois que nous n’y parvenions pas.

Une fois sur place et alors que je craignais de m’endormir tant notre course et notre stress m’avaient épuisée, je me suis laissé happer par la magie et la féerie de l’atmosphère de Versailles la nuit et la splendeur du théâtre royal.
Quelques heures hors du temps, entre confirmation des bienfaits de la Révolution française et les yeux écarquillés devant tant de beauté.

Le travail réalisé par Denis Podalydès et sa troupe est une réussite, un juste équilibre entre une mise en scène modernisée (les décors, les costumes) et une reprise du socle classique de la pièce de Molière et Lully (les incursions de ballet et de musique dans la pièce). Si l’on ajoute à ces deux éléments la modernité et l’actualité du thème de la pièce, on arrive à un moment de théâtre jubilatoire et assez ébouriffant (il n’y a qu’à voir ce qui arrive à ces pauvres maîtres de danse, de chant ou d’escrime).

Tout cela chez le roi soleil… Nous ne sommes pas près d’oublier notre folle soirée versaillaise!