J’ai deux héroïnes dans la littérature britannique: l’une est l’impératrice des romans romantiques, l’autre est la reine du crime.
(Mes héros s’appellent William Shakespeare et Jonathan Coe mais c’est une autre histoire).
La première est Jane Austen, la seconde Agatha Christie.
Si je ne possède pas tous leurs ouvrages respectifs dans ma bibliothèque j’en détiens un certain nombre que je relis avec un même plaisir toujours renouvelé.
Lorsque j’ai appris que l’autre prêtresse du crime à l’anglaise – PD James – avait décidé de s’installer dans le salon d’Elizabeth et Darcy le temps d’un roman policier j’ai décidé qu’il fallait que je lise ça. En VO s’il vous plaît, les traductions c’est bien mais rien de mieux que les mots de l’auteur sans interprète.
Les fans de PD James me pardonneront, ce roman est le premier d’elle que je lis, je suis donc incapable de donner mon avis au regard d’autres romans de sa plume que j’aurais pu lire.
Si j’ai passé un agréable moment en lisant ce livre, je n’ai jamais éprouvé l’enthousiasme habituellement ressenti en lisant un roman de Mlle Austen ou de Mme Christie.
J’ai été ravie de retrouver des personnages adorés mais déçue de ne pas retrouver la plume intelligente et enlevée de Jane Austen (quoi de plus normal me direz-vous, ce n’est pas elle qui écrit. Je sais, je sais).
Et l’intrigue policière ne m’a pas impressionnée plus que ça.
Il faut dire que l’exercice est difficile et peut-être nécessairement casse-gueule: mettre ses pieds dans les souliers de Mlle Austen – fut-on PD James – c’est tenté de remplir de gigantesques souliers et trébucher est plus que probable.
Alors les fans de la grande Jane (je ne parle pas des puristes, eux sont probablement horrifiés) risquent d’être un peu déçus, mais ne boudons pas trop longtemps le plaisir de passer quelques heures agréables – si pas inoubliables – avec Elizabeth et Darcy, leur compagnie me manque personnellement très régulièrement.
Bonne lecture!
Comme je suis d’accord avec toi,
J’ai été envoûtée par orgueil et préjugés, la forte personnalité d’Elisabeth, ses choix assumés et son indépendance,
Cette suite s’avérait prometteuse, il était dommage de quitter Darcy et Lizzy au seuil de Pemberly, mais dans ce nouveau roman, la verve de Jane Austen a disparu (forcément) et surtout PD James nous emmène dans un univers d’hommes, Elisabeth est si effacée que cette suite m’a un peu déçue…
C’est pour cela que je partage parfaitement ton point de vue!
Merci pour tes articles!
À bientôt!
Franchement j’aime bien PD James,en général ses romans policiers valent le détour (bien que je préfère les polars « virils » à la Connelly ou Mo Hayder,oui,je sais c’est une femme!) mais celui-ci m’a déçue.Je comprends bien qu’elle a essayé de retranscrire l’univers,l’atmosphère,le style de Jane Austen,c’est bien écrit d’ailleurs mais c’est fade et trop manichéen,Elisabeth est insupportable de bien-pensance,j’avais envie de lui dire « oui,c’est bon,on a compris que tu es une femme raisonnnable et réfléchie,que tu n’agis pas sur des coups de tête et de coeur comme ta gourgandine de soeur,que tu aimes ton mari passionnément,que tes enfants sont parfaits,que tu es sévère mais juste etc ».
Le problème,c’est que,quand on lit Austen,on garde en tête qu’elle écrivait au ébut du 19 ème siècle,l’intention de PD James est louable mais la psychologie es personnages est artifcielle,je ne peux oublier qu’elle l’a écrit en 2012.
Quand à l’intrigue criminelle,elle n’a aucun intérêt,contrairement aux autres romans de l’auteur (« La salle des meurtres » qui se passe dans un musée londonien par exemple ou « Le phare » ,une série de meurtres dans un pensionnat,c’est plutôt réussi).
Je te conseille d’en lire au moins un autre pour te faire une idée!
ANNESO
Tu as tout dit: agréable, mais pas inoubliable!