Faute de trouver une photo de la belle mise en scène de Christine Letailleur alors je vous mets un extrait du film d’Alain Resnais, ainsi vous aurez une idée du texte de Marguerite Duras.
Une femme française, actrice en tournage à Hiroshima, rencontre un homme Japonais, ils deviennent amants, ils parlent de leurs passés, de la guerre. De son amant Allemand.
Sujet joyeux et gai s’il en est…
Je n’ai jamais vu le film d’Alain Resnais, je n’ai jamais lu le texte de Marguerite Duras, je savais juste que cette histoire était importante.
Et puis j’aime tellement « La Douleur » de la même Duras, que j’étais curieuse de voir ce qu’elle avait pu « faire » du drame d’Hiroshima.
Je ne m’attendais donc pas au récit auquel j’ai assisté avec Holy et Mr Papillon.
La scène est plongée dans la pénombre, seulement éclairée par un spot qui pourrait être une lampe de chevet ou un éclairage de rue perçant à travers des rideaux mal tirés.
S’y trouvent un homme et une femme, nus, appuyés sur ce qui figure un lit, présenté verticalement. Des amants après l’amour.
Ils se connaissent à peine, se découvrent, échangent sur leurs vies, sur ce que la guerre a changé, sur Hiroshima.
Aucun de nous trois n’a vraiment aimé le texte de Duras, ses envolées et répétitions lui donnant un ton pédant assez agaçant et lui faisant perdre – selon notre perception – de sa force et de son impact.
Mais aucun de nous n’aime vraiment Duras. J’ai trouvé « L »Amant » chiant comme la pluie et n’ai pas réussi à aller bout, et à part « La Douleur » n’ai jamais réussi à accrocher à aucun autre texte.
Par contre nous avons adoré et admiré l’impeccable et audacieuse mise en scène de Christine Letailleur.
Le nu sur scène, sans que ce soit racoleur, choquant ou déplacé est un sacré challenge, relevé ici très haut la main. C’est beau, c’est juste, c’est donc impressionnant.
Viennent ensuite les projections d’images ou courts films sur Hiroshima juste après l’explosion de la bombe… là encore pas de pathos, pas de larmoyance, juste des images très fortes qui ravivent nos mémoires, qui nous rappellent que nous n’avons pas le droit d’oublier, que jamais nous ne devrons oublier ce qui s’est passé ce jour-là.
Les deux comédiens – Valérie Lang et Hiroshi Ota – sont parfaits, à l’aise dans cette mise en scène a priori déroutante (au moins pour nous spectateurs), émouvants, touchants…
Bref dommage que nous n’ayons pas aimé le texte plus que ça, cette soirée aurait pu être parfaite…