Mettez le nom d’André Dussolier sur une affiche de théâtre et vous êtes sûrs de me voir me ruer vers un ordinateur pour prendre immédiatement des places.
J’ai développé ce réflxex quasi pavlovien après avoir vu Mr Dussolier seul sur scène dans « Monstres sacrés, sacrés monstres » il y a quelques années de cela.
Un vrai choc sur scène (du même type que celui ressenti lorsqu’on voit Luchini sur scène pour la première fois), suivi d’un second mini-choc après la pièce, dans le café voisin du théâtre où André Dussolier prenait le temps de rencontrer son public et de discuter avec lui.
Là j’étais passée en mode loukoum. L’acteur est brillant, l’homme charmant.
Donc bref, je suis fan d’André Dussolier au théâtre.
Lorsque j’ai appris qu’il allait partager la scène du Théâtre de la Madeleine avec Niels Arestrup dans une pièce racontant la nuit qui a fait basculer l’avenir de Paris en Août 44 j’ai donc fait quelques sauts de cabri, validé 12 fois avec Mr Papillon que nous allions voir cette pièce et regardé nos disponibilités pour y aller.
Ce fut chose faite il y a quelques semaines.
Je l’ai déjà dit je crois, je n’aime pas le public du théâtre de la Madeleine: vieux, bourgeois, pas drôle et qui ne sait pas applaudir. Tout ce qui me donne envie de me teindre les cheveux en vert pomme et porter des fringues à clous.
Ils n’ont pas dérogé à leur réputation, mais je commence à être habituée, du coup j’essaie de ne pas y prêter attention.
Dieu merci la pièce reprend à la rentrée car elle mérite vraiment d’être vue.
Même si on connaît tous déjà l’histoire et si l’on sait tous comment cela termine.
Car avouons-le, nous aimons tous essayer de nous imaginer les petites et grandes discussions qui ont fait l’Histoire, les petits riens qui ont tout fait basculer. Nous aurions tous aimé être une petite souris cachée dans la pièce abritant de grandes décisions, afin de savoir comment elles ont été prises ces fameuses décisions qui ont changé le cours de l’histoire.
Ou la face de la plus belle ville du monde dans la pièce en question.
Car l’histoire c’est ça: comment le consul de Suède s’y est-il pris pour convaincre le général Von Choltitz de ne pas détruire Paris?
Que ces 2 hommes se sont-ils dit pour que ce matin d’Août 1944 Paris ne soit pas détruite (ou irrémédiablement défigurée)?
Si cette pièce tient moins en haleine que « Le repas des fauves« , on y retrouve des traits d’humour surprenants (je reste toujours aussi surprise de rire des propos tenus par un personnage nazi) et on y ré-apprend d’une manière imprévue que ces nazis n’étaient pas que des monstres, mais aussi et surtout tout simplement des hommes (moins confortables pour nous qui aimerions nous dire que ces individus étaient des extra-terrestres et les laisser à lointaine distance de nous) qui ont peur pour leur famille, tiennent à leurs hommes et s’interrogent même occasionnellement sur la santé mentale de leur chef adoré.
Et j’aime vraiment bien ces pièces de théâtre que je vais voir pour me détendre initialement, mais qui me font aussi m’interroger sur des sujets plus sérieux que nos habituels drames amoureux.
Et inutile de dire que voir à quelques semaines d’intervalle « Le repas des fauves » et « Diplomatie » était tout simplement une excellente idée, totalement fortuite dans notre cas, mais qui s’est avéré excellente.
Certes quelques copains de bureau ont trouvé un peu étrange cette nouvelle marotte d’aller voir des pièces de théâtre sur la seconde guerre mondiale (et encore plus étrange les trouver géniales)
Ensuite la pièce mérite d’être vue pour les deux comédiens, tous deux excellents dans leurs rôles respectifs, avec un grand coup de chapeau à Niels Arestrup que j’ai trouvé hallucinant de justesse en général nazi fatigué, inquiet, soucieux de faire son devoir mais désabusé.
André Dussolier est plus discret, plus en retenue et donc moins bluffant, mais c’est mon chouchou que voulez-vous :-).
Pour réserver vos places à la rentrer, c’est par ici!
y a pas à dire: lire ce blog en visualisant réellement la personne dynamique, pêchue, toute fraîche et souriante qui est derrière, ça change tout…