Lulu et moi sommes décidément des coriaces. Ok la ligne 12 du métro est toujours totalement fermée, mais tant pis! Les critiques que j’ai entendues dans le Masque et la Plume sur ce fameux secret étant très disparates, je me suis dit que ce film méritait d’être vu. Au moins il ne laisse pas indifférent, c’est une qualité en soi.
« Un secret » raconte l’histoire d’un secret de famille et de guerre. Ce secret on le découvre et le vit à travers les yeux de François, petit garçon chétif et craintif, puis adolescent solitaire et pensif et enfin spécialiste du comportement infantile. François ne sait rien de la guerre, le sujet est tabou à la maison. Il imagine donc quelle a été l’histoire de ses parents pendant les années d’occupation. Il s’imagine aussi un frère costaud et intrépide qui ferait l’admiration de son père qui aurait tant aimé avoir un fils sportif.
Et puis un jour, il a 15 ans, Louise, l’amie de la famille et voisine, lui raconte tout. La 1ère épouse de son père, le 1er époux de sa mère, son demi-frère mort à Auschwitz, la passion interdite et dramatique de son père et de sa mère, et pourquoi il ne voit jamais de fierté dans le regard de son père.
L’histoire n’est pas facile, les promenades dans le temps (on navigue entre les années 30, les années 40 & 50 et 1985) sont difficiles à rendre lisibles, ce film est un challenge. Il y a quelques longueurs, on se perd parfois un peu, on se dit que ce secret n’en est pas vraiment un tant le regard de Maxime sur Tania est lourd de sens dès la 1ère seconde, mais c’est très bien interprété, alors on pardonne les maladresses.
Cécile de France est lumineuse et divine en jeune femme attirée par son beau-frère tout en rejetant cette passion qu’elle sent naître. Elle est aussi une très jolie et tendre maman. Patrick Bruel est très bon dans son rôle de juif qui se révolte contre cette obligation d’être juif avant d’être quoi que soit d’autre.
Ma préférée dans la distribution est Julie Depardieu, merveilleuse Louise qui aime, soutient, tait, raconte et jamais ne juge ceux qu’elle aime, elle qui est tellement jugée pour être à la fois juive et homosexuelle. Elle est parfaite et émouvante.
Je n’ai pas lu le roman de Philippe Grimbert dont le film est inspiré, mais je crois que je vais aller le chercher très vite tant cette histoire de famille est belle & malheureuse.