Decluterring

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Pardonnez ce titre en anglais, mais j’adore ce mot qui n’a pas de véritable traduction en français.
« Decluttering » signifie ranger le désordre. Dé-désordonner si vous voulez.

Ce fut mon activité tout le week-end dernier et le sera encore ces prochains week-ends et prochains mois (voire années puisque c’est une activité récurrente et quasi constante).
Tout est parti de ce post Instagram de Balibulle sur lequel elle échangeait avec Cécile au sujet de leurs livres « de rangement » préférés.

Balibulle_instagram_loreau

Cécile y mentionnait de nouveau le livre de Francine Jay « The joy of less » que j’avais hésité à acheter en lisant son billet à son sujet.
Là j’ai arrêté d’hésiter et ai passé commande. J’avais adoré les livres de Dominique Loreau, mais ils n’avaient pas provoqué d’électrochoc ni levé mes barrières intérieures sur les objets doudous et affectifs, j’ai donc espéré que le fameux déclic se produise à la lecture de « The joy of less ».

Le livre est en Anglais, ce sera donc un frein pour les non-anglophones. Pour les autres, allez-y, c’est très joliment écrit, c’est hyper facile à lire.
Et puis surtout dans mon cas, cela a provoqué le déclic tant espéré. Je n’ai pas encore terminé la lecture du livre, mais déjà il a fallu que j’ouvre mes placards, en sorte tout et trie, range, jette, donne, bref que je « declutter ».
J’avoue ne pas avoir documenté le process (parce que j’étais tellement dans le besoin de m’attaquer à mes placards que je n’ai pas pensé à les prendre en photos), mais je vais essayer de vous expliquer au mieux.

La méthode de Francine Jay est hyper simple: on s’attaque à son chez soi par zones, qui peuvent être grandes comme un vide-poche ou de la taille d’un garage, à chacun de décider en fonction de ce qu’il se sent de faire.
Ensuite on vide l’espace de tout son contenu et on considère chacun des objets en se demandant s’il est utile, s’il est très beau, s’il est unique, s’il sert souvent, s’il nous fait sourire à chaque fois qu’on le regarde, si on l’avait oublié, bref, on se demande ce qui justifie qu’il ait sa place chez nous.
Si l’objet justifie sa présence, alors on le range en pensant à son mode et sa fréquence d’utilisation. Doit-il être à portée de main? Doit-il être dans un placard ou un tiroir facile d’accès ou sommes-nous en train de nous interroger sur notre paire de skis que nous n’utilisons qu’une fois dans l’année?
On range chaque objet à sa place, que l’on garde nette.
Et on fait ça tout le temps, y compris dans les magasins au moment où l’on songe à acheter quelque chose et donc à ajouter quelque chose à notre nid.

Francine Jay est une minimaliste qui pratique assidument son style de vie et le documente sur son blog Miss Minimalist.
Sa garde-robe contient 10 pièces, nous sommes dans un véritable absolu et une quête beaucoup trop extrême à mon goût.
Par contre je comprends totalement ce qu’elle dit dans la nécessité de définir le « suffisamment » de nos existences. Nous vivons dans une société de surconsommation, nous en sommes donc arrivés à trouver normal d’avoir 15 appareils électro-ménagers dans notre cuisine ; des collections entières de linge de table, linge de toilette, etc ; d’avoir le choix entre 4 gels douches et 5 shampoings ; et je ne parle pas de nos penderies, de ma collection de souliers ou de vernis à ongles ou encore de notre bibliothèque.

Autant j’aime mes souliers, ma collection me met en joie chaque fois que je regarde mes jolies chaussures et je n’ai pas envie de m’en séparer au nom d’un style de vie qui n’est pas le mien, autant je reconnais que cette collection de verres de toutes tailles et formes dont nous ne nous servons jamais car nous préférons toujours nos verres de dégustation est ridicule, qu’il faut arrêter ces achats inutiles et nous séparer de tous ces verres qui nous encombrent.

L’encombrement.
C’est ça le truc.
La vaisselle qui ne sert jamais nous encombre.
Les livres que nous n’avons pas aimés mais avons conservés « parce qu’on ne se sépare pas d’un livre » nous encombrent.
Ces vêtements que nous ne portons plus mais conservons parce qu’ils ont coûté cher/ont un jour été nos préférés/nous ont été offerts/ont été tricoté par Mamie/etc nous encombrent.
Ces cadeaux qui ne nous ont pas plu et dont nous ne faisons rien nous encombrent.
Nos placards, notre maison mais aussi nos têtes.
Je vous laisse imaginer ce que cela peut donner dans une petite surface comme notre appartement. Très vite ça déborde de partout et très vite cela nous envahit. Au moins ne baisserons-nous jamais la garde.

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J’ai attaqué plusieurs zones de notre appartement: mon dressing évidemment (1 carton pour Emmaüs, 2 sacs pour des proches) ; mes boîtes à bijoux (3 sachets zippés pour Emmaüs et une enveloppe pour ma nièce) ; le buffet de la salle à manger et la cuisine (2 cartons pour Emmaüs) et différents petits espaces du salon (1 carton pour Emmaüs). J’ai également trié les 2 boîtes à lettres et cartes postales afin de ne conserver que les courriers qui signifient encore quelque chose pour nous ou nous font sourire en les lisant, un grand sac en papier est parti à la poubelle à papier.
Mes victoires sont dans le don de ce pull vert tilleul tricoté par ma maman lorsque j’étais adolescente et que j’adorais. 15 ans que je ne l’ai pas porté et qu’il s’abîme de plus en plus, pour rien. Une photo souvenir et il est parti pour Emmaüs.
J’ai enfin réussi à trier les quelques objets de cuisine ou de table récupérés chez mes grands-parents et qui ne servent à rien (pas même à stimuler mes souvenirs ai-je réalisé, je n’ai pas besoin d’eux pour ça) et n’ai conservé que ceux qui sont vraiment utiles ou beaux. Je me suis séparée de cette antique collection de petites boîtes qui occupait mes après-midi d’enfant pour n’en conserver que les plus jolies… en attendant de me repencher sur leur cas dans quelques temps.
Il faut savoir être raisonnable, l’exercice doit être un jeu et un plaisir, pas une souffrance. Il est normal que tout ne soit pas si simplet et qu’il faille s’y reprendre à plusieurs fois. L’essentiel est de rester lucide sur ses possessions et savoir les remettre en cause.

Depuis je savoure mes étagères à t-shirts et pulls allégées et bien claires, la penderie qui respire à nouveau, le buffet et les placards de la cuisine qui sont plus « lisibles ». Il ne nous manque rien, nous n’avons besoin de rien.
Sur la liste de nos envies: des billets d’avion pas trop chers pour aller à New-York cet automne.

Ce n’est donc que le début, il faut que je m’attaque à l’étagère à Tupperware de la cuisine pour valider que tout le monde est indispensable ; à la bibliothèque pour continuer le travail entrepris il y quelques mois (un carton contenant quelques livres attend à la cave) ; au placard de la salle de bain dont la dernière purge remonte à quelques mois ; aux casiers à stylo qui déborde mais dont la moitié ne fonctionne probablement pas (note to self: arrêter d’embarquer automatiquement les stylos dans les hôtels, je n’en ai pas besoin) ; à la boîte géante dans laquelle je mets en vrac les « souvenirs de voyage », autant dire un grand capharnaüm inutile.

Et vous, où en êtes-vous?

11 réflexions sur “Decluterring

    • Beau et utile mais pas que: la valeur sentimentale compte aussi: les cadeaux de fête des mères sint moches et inutiles mais je les garderai.

  1. C’est un peu le ménage de printemps mais en plus intériorisé ! J’aime beaucoup cette façon de repenser son intérieur et ce qui nous anime dans ce que l’on possède au delà des prescriptions consuméristes et sentimentales ! 8 mois que je suis dans mon appartement je pense qu’il est temps de le faire aussi dans le sens ou pour une première installation, beaucoup de choses nous ont été données, des choses que nous avons ramenées qui ne nous correspondent plus ou dont on fait le deuil ! Je pense que je profiterais de mes vacances qui sont enfin là pour le faire ! Repartir sur de bonnes bases en gardant le meilleur 🙂 Et le plus utile ! Merci pour ce petit article !

  2. J’ai eu le déclic après la lecture de « l’art de l’essentiel » il y a 2 ans. Depuis, je trie régulièrement et n’ai plus peur de me séparer de ces choses qui nous encombrent. On se rend très vite compte qu’elles ne nous manquent pas ! Mais quand j’ai un doute, j’attends, le prochain tri… Bref, l’important c’est de le faire à son rythme.

  3. Première fois que je poste ici même si je te lis régulièrement. 🙂 Ce sujet me parle!
    Je fais ça entre 1 et 2 fois par an. Au départ c’est parti d’un besoin financier car je n’avais plus de revenus et me suis donc séparées de tout ce que j’avais entassé quand je gagnais bien ma vie et que je n’utilisais pas. Ca m’a aidé à traverser une période de vache maigre. Et puis maintenant c’est devenu un peu un mode de vie. Mon appartement n’est pas immense et j’apprécie le fait d’ouvrir des placards qui respirent et ne contiennent que des choses que j’aime vraiment et utilise avec plaisir. 🙂

  4. Mais oui! C’est bien le sujet du moment. J’ai aussi écrit un billet là-dessus (http://www.niftyfifty-and-the-city.com/faire-le-vide/) et j’ai acheté un autre livre de D. Loreau. C’est toujours bien de ranger mais il y a des moments dans la vie où c’est mentalement indispensable d’essayer de ne pas se réfugier derrière les objets/livres/vêtements. Cela dit, j’ai pas mal de « manteaux d’été » légers et n’en avoir qu’un ne me suffirait pas!
    Bon we de tri alors?

  5. C’est un peu le grand dilemme de mon existence et du coup je me suis reconnue dans ton introduction. Je suis tiraillée entre l’idée que « less is more » et le fait de profiter des sous que j’ai pour m’offrir ce qui me plait sans trop réfléchir. J’ai longtemps pensé faire un post de blog là-dessus (ca viendra peut-être), mais pour le moment, j’agis par vague. Je trie beaucoup pendant 2 mois et j’achète les 2 mois qui suivent. J’essaye toujours de ne pas acheter inutile mais je reconnais que c’est pas toujours facile (je veux avoir du choix dans ma penderie).
    Finalement, ce sont les déménagements qui constituent les plus grands tris et redémarrage.

  6. Bonjour,
    Moi aussi je suis régulièrement prise d’envies de « grand nettoyage de printemps ». Deux fois par an environ, je vide mes placards et participe à un vide-grenier avec une amie. A chaque fois, c’est une journée de franche rigolade, de rencontres, de ventes à 1€ qui font plaisir à tout le monde, et 300€ à la clé en fin de journée, de quoi s’offrir un petit week-end!

  7. Vraiment très intéressant cet article. Sans avoir lu le livre en question, depuis environ 1 an c’est exactement ce que je fais dans mon quotidien, ma façon de consommer etc… ==> en ai-je vraiment besoin? Est-ce de la qualité ou un objet que je vais devoir remplacer d’ici peu de temps? .

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