Il y a quelques mois Hélène a écrit un billet qui m’a beaucoup plu. Elle y parlait de son rapport au vêtement et de sa manière d’acheter.
Son billet m’a fait m’interroger sur ma conception et mon rapport au vêtement aujourd’hui.
Et puis j’ai adoré sa lucidité et sa franchise, le fait qu’elle se connaisse bien. C’est rare et ça fait du bien.
Comme dirait Mr Papillon – qui est un bon juge en la matière, il est intelligent et tendre – c’est une dame, au sens le plus noble du terme. J’aime son élégance (et on ne parle pas que de vêtement cela va sans dire), sa droiture et sa générosité. C’est ce qui ressortait de son billet, c’est doute pour cela que j’ai réfléchi un peu.
Si j’ai continué à acheter vêtements, souliers et accessoires je me suis rendu compte que ma manière de le faire a beaucoup évolué.
Je réfléchis davantage, évalue davantage la qualité des pièces que j’achète, leur portabilité. J’ai envie de choses qui durent, vieillissent bien, soient flatteuses, pratiques (et oui, quand même, c’est plus facile au quotidien), intemporelles.
Pour la touche de folie il y a le vernis à ongles, les lunettes rouges, les bijoux.
Ma base doit être élégante, confortable et stylée plutôt que trendy.
Définitivement les modes ne m’intéressent plus, j’aime le style et sa construction.
Ma manière d’appliquer l’idée de moins, mais mieux.
Le jean, les robes en soie, les pulls à col en V et les belles vestes sont mes pièces piliers ; le gris, le marine, le noir, le camel, le blanc, le rouge et le bleu Klein mes couleurs ; les rayures, les pois et leurs variantes, et les fleurs mes imprimés ; l’escarpin à talon aiguille et la ballerines mes souliers ; la soie, le coton et le cachemire mes matières. Les doublures de mes vestes et manteaux sont aussi importantes que leur extérieur. Je n’aime rien tant que la posture que fais prendre le port d’un chapeau.
J’ai fini par définir mon vestiaire.
Pas très fun me direz-vous. Peut-être, mais c’est ce que j’aime et qui me va.
Et le prix des choses alors?
Je ne mets plus les pieds chez H&M, vais très peu chez Zara, sauf pour les t-shirts en lin et les foulards. Mais je ne vais pas non plus chez Isabel Marant ou les maisons haut de gamme.
Mes fournisseurs préférés sont Comptoir des Cotonniers, Petit Bateau, Claudie Pierlot, Tara Jarmon et Paul & Joe Sister pour les pièces un peu dingues, Gap et Levi’s pour les jeans.
Pas du pas cher, pas du très cher non plus, j’essaie de choisir des choses que je trouve belles et au juste prix.
Et c’est un exercice difficile quand on voit la qualité déplorable de certaines pièces venant des marques tellement à la mode que son Sandro et Maje (vive les pulls en synthétique fabriqué en Chine à 200€!!).
Ma hantise est de craquer pour une pièce un peu exceptionnelle et chère et de découvrir en l’essayant qu’elle a été produite en Chine ou au Bangladesh***.
Je peux me permettre de choisir, j’ai les moyens de payer un petit peu plus cher un vêtement pour être sûre qu’il a été produit en Europe ou au Maghreb. Un peu moins pour un petit peu plus responsable dirons-nous…
Évidemment tout ceci est très personnel, chacun fait bien ce qu’il veut de son argent et de son dressing, je trouve juste agréable de réussir à distinguer ce qui nous convient physiquement, économiquement et éthiquement si cela nous parle.
En ce qui concerne mes souliers et mes sacs, et bien disons que sur les souliers je ne suis ni « normale » ni rationnelle puisque je les collectionne. Je les aime confortables, bien faits, originaux, en cuir et pas à des prix prohibitifs (bien sûr c’est relatif!).
Repetto, Cosmo Paris, Ash, Comptoir des Cotonniers, Annabel Winship font partie de mes chouchous absolus, les essentiels de mon shoesing.
Le rêve et la folie viennent généralement de chez Yoox et sont signés Marc Jacobs ou Miu Miu.
Pour les sacs, Blondie’s Back en tête de ma liste bien sûr! Ils sont beaux, originaux, fabriqués en toutes petites séries, tout ce que j’aime.
Mon affection pour les cabas Vanessa Bruno est venue tardivement, mais j’avoue ne pas avoir lâché mon cabas en cuir noir à rivets de l’hiver, il a la bonne taille, est parfait avec une cape, me permet de promener mon déjeuner et ma paire de ballerines pour le bureau (je promène ma maison, et alors?!), il semble résister à tout ou presque…
Au printemps je ressortirai avec plaisir ses copains en toile et paillettes, mon grand favori étant celui à rayures marine et blanches… On se demande bien pourquoi.
Passer le cap des 35 ans continue à me donner un certain vertige, la prochaine étape étant un poil flippante, mais cela a aussi un énorme avantage: on progresse vraiment dans sa connaissance de soi, on s’entend enfin dire que son dressing nous plaît, que non on n’a besoin de rien cette saison, que telle pièce nous va vraiment bien et telle autre non, et ce n’est pas un drame. Serais-je en train de faire la paix avec mon dressing?
*** Boycotter ces pays n’est pas une solution puisque des gens gagnent leur vie en fabriquant ces vêtements et leur retirer leur emploi et leur revenu est aussi atroce que les conditions dans lesquelles ils travaillent.
Mais continuer à acheter ces vêtements qui sont sous-payés par les marques et vendus à des prix ridicules ici me paraît tout aussi abject. Alors en attendant de trouver un moyen de faire changer les choses, je m’abstiens le plus possible d’acheter de la fast fashion (aussi digeste que la nourriture du même nom).
J’aime cet article parce que l’on sent bien ton approche raisonnée et comment tu cherches à ce qu’elle s’harmonise avec ton goût de la mode…
Les bienfaits de la « maturité » 😉 Chercher l’équilibre est définitivement un exercice intéressant!
Juste un petit mot pour dire que j’adore cet article, je suis d’accord avec toi sur cette façon d’acheter, raisonnée, en sachant ce qui va, et en privilégiant la qualité et le côté intemporel. Bref, je m’arrête car le commentaire serait bien capable de rivaliser de longueur avec l’article! ❤
Merci!! C’est sympa de se dire que nous sommes nombreuses à réfléchir nos penderies ainsi 😉
J’aime beaucoup ton blog que je lis depuis plusieurs années déjà. J’aime bien ton point de vue, que ce soit sur la mode, le ciné, le théâtre, les chats, la vie en général 😉
Côté dressing, j’ai suivi le même chemin que toi (mais je ne regarde pas l’étiquette d’un vêtement qui me plaît vraiment lorsque je l’essaie, c’est à la maison que j’ai vu que ma jolie chemise Claudie Pierlot venait de Chine… alors que tous les anciens vêtements CP que j’ai encore sont Made in France).
Merci beaucoup pour cet adorable message!!
C’est affreux de voir nos marques fétiches passer d’une production responsable à une qui l’est probablement beaucoup moins.
Le changement vient de l’entrée de la marque dans le giron de la famille Maje-Sandro. C’est tellement regrettable.
Mais les coûts en Chine augmente, nous devenons vigilantes, je ne doute pas qu’un jour cela changera de nouveau et les productions redeviendront européennes.
Mon manteau Paul & Joe Sister de cet hiver est marqué « made in France », ce fut une agréable surprise!
Super post, très intéressant. Je suis surprise de ne pas voir Ekyog dans tes marques favorites. Elle allie la mode à la responsabilité sociétale et environnementale. Je suis fan et les vêtements ne s’abîment pas avec le temps. Un coup de cœur qui dure 😉
En fait je n’ai jamais pris le temps, ni le risque 😉 d’aller voir leurs créations correctement. Je crois que c’est en effet très joli et que cela me plairait.
Leur boutique-stock est près de chez une amie, il faut que j’aille y faire un tour… J’aurai l’impression d’être super sage 😉
bonjour
bon article, puis surprise en allant faire un petit tour dans votre vide dressing où vous vendez des articles très très peu portés !! , sur 5 paires de chaussures , 3 on été portés maximum 3 jours , pour les doc martin, vous les avez porté seulement une journée…
cet article n’est il pas en fait le reflet de votre souhait et non de votre comportement réel de consommatrice , nan ??!!