Gross und Klein

La constitution de notre abonnement annuel au Théâtre de la Ville est toujours une drôle de tambouille: une part de valeurs sûres (le Berliner Ensemble, Pina Bausch, Anna Teresa de Keersmaeker, les mises en scène de Emmanuel Demarcy Mota, etc) et une part d’improvisation totale, de noms de spectacles qui ont l’air sympas/étranges/intrigants, de metteurs en scène reconnus et de têtes d’affiche incroyables.

Cette année la tête d’affiche incroyable (et j’ai pensé jusqu’à ce que nous la voyions apparaître sur scène qu’il s’agissait d’une homonymie) c’était Cate Blanchett.

CATE BLANCHETT!!!!!

La Dame Blanche du Seigneur des Anneaux, la Katherine Hepburn « d’Aviator », Elisabeth Ière…
Une vraie star hollywoodienne quoi.

Et accessoirement la directrice adjointe du Théâtre de Sydney.
Visiblement elle passe aussi beaucoup de temps sur les planches à Sydney et ailleurs.

En lisant les interviews de Cate Blanchett au sujet de « Big and Small » (la version traduite et adaptée par Martin Crimp de la pièce de Botho Strauss), on découvre qu’elle se passionne pour cette pièce et le personnage de Lotte depuis de nombreuses années.

Il faut dire que ce personnage est passionnant.
En dix scènes, dix lieux et un peu plus de personnages, on parcourt la vie de Lotte, la fin de son mariage, ses amis, sa famille, son errance.
Car Lotte est un gentil Pierrot Lunaire, délicieusement paumée parmi les hommes elle erre de scène en scène à la recherche du passé, essayant de résoudre les problèmes du présent, tentant de se créer un avenir. Toujours il semble y avoir un problème d’échelle dans ses relations avec ses congénères: trop petite, trop grande, elle reste toujours un être à part.
De son hôtel à Djerba à la route sans origine ni destination sur laquelle elle divague, Lotte est en quête des autres et d’elle-même.

Tout le spectacle est porté par une Cate Blanchett impeccable, qui semble être éclairée de l’intérieur et irradie tout le plateau.
On ne voit qu’elle et c’est parfait.
Sa voix envoûte, son visage captive, sa drôlerie charme, le décalage de sa Lotte fait mouche.

Dieu sait si Holly, Mr Papillon et moi étions pourtant fatigués jeudi soir, nous aurions tous les trois volontiers joué les écoliers et été nous coucher de bonne heure (il ne faut pas vieillir, c’est moi qui vous le dis!!), mais nous nous sommes régalés!
Difficile de se concentrer sur une pièce en anglais lorsque l’on est crevé, mais nous avons lutté contre notre fatigue et nous avons savouré ce fantastique spectacle.

Si Cate Blanchett est superbe, le reste de l’équipe n’est pas en reste: les autres comédiens sont excellents et la mise en scène de Benedict Andrews géniale de simplicité et de dépouillement.

Je ne sais pas s’il reste des places, mais tentez votre chance, la pièce se joue jusqu’au 8 Avril au Théâtre de la Ville.

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