Les derniers jours de Stefan Zweig

Je lis très peu la presse people (à part quelques orgies de « Voici » l’été sur la plage). Je suis par contre fascinée depuis toujours par la personne qui se cache derrière les auteurs, les peintres et les artistes que j’admire.

Comme si connaître leur histoire m’aidait à mieux comprendre leurs histoires et à en percer le mystère.
Une douce illusion j’imagine, mais qui fait de moi une lectrice assez assidue de biographies et autres écrits romancés parlant de mes artistes favoris.

Dernière lecture de ce type en date: « Les derniers jours de Stefan Zweig », dévoré en quelques jours au cours de mes trajets en métro quotidiens. Je crois que j’ai failli manqué mes arrêts à chaque trajet tant ma lecture m’accaparait. Merveilleuse sensation…

J’ai découvert la sortie de ce livre en lisant – comme chaque semaine – la chronique littéraire de ELLE. A priori ce livre avait tout pour me plaire: son auteur, son sujet, l’élogieuse critique du magazine (vous ai-je déjà combien j’aimais Olivia de Lamberterie? Ah oui, c’est vrai :-)).

Je connais surtout Laurent Seksik comme chroniqueur littéraire. J’aimais beaucoup ses interventions dans la matinale de Canal+ à l’époque où il m’arrivait de regarder la télévision le matin: gourmand, tendre, curieux, exactement le type d’approche qui me donne envie de suivre aveuglément ses suggestions de lecture.
C’est donc assez naturellement que j’ai eu envie de le lire, pour voir si j’appréciais autant son travail.

La réponse est un grand oui.
Son style reflète cette douceur, cette humanité que je voyais à la télé. Et lorsqu’il s’agit de raconter les derniers jours de l’un des plus plus grands humanistes du XXème siècle, ce style fait des merveilles.

Stefan Zweig fait partie de mes auteurs favoris. Chacun de ses ouvrages me happe, m’émeut, me transporte. Je m’attache à chacun de ses personnages, éprouve leurs doutes, leurs craintes, leur trouble.
Il avait véritablement le don de mettre en mots les sentiments et les états d’âme même les plus confus. Stefan Zweig savait lire et dire les Hommes, et à travers ces portraits nous parlait de lui certainement.

Au-delà de l’admiration sans borne que je ressens pour l’écrivain, l’homme me fascine. Non pas que je connaisse grand chose de sa vie, à part son geste ultime, plein de désespoir et d’amour.
Mourir avec l’être aimé… L’idée de suicide ne m’intéresse pas plus que ça, soyons clairs, mais par contre des amoureux qui meurent ensemble, qui ne se quittent pas jusque dans leur dernier voyage, oui ça ça me parle et ça me touche.
Roméo et Juliette et les histoires de couples qui meurent ensemble ou qui supportent tellement mal la séparation qu’ils meurent à quelques jours d’intervalle me mettent les larmes aux yeux. Sans doute parce que c’est l’histoire de mes grands-parents paternels.

Et puis ce désespoir… son désespoir face aux événements qui agitent et détruisent le monde, son sentiment d’impuissance et d’inutilité face à l’horreur nazie, toute cette douleur trouve un étonnant écho en moi.
Sans doute parce qu’elle est universelle et que Zweig a su la dire avec précision et une profonde humanité.

Si vous aimez Stefan Zweig, offrez-vous ce joli ouvrage, il vous offrira un beau moment de lecture.

2 réflexions sur “Les derniers jours de Stefan Zweig

  1. Oooh Miss Nahn,

    Vous lisez bien trop vite pour moi. J’en suis encore à Jane Austen…J’ai la prétention de lire l’auteur en anglais!! Quelle orgueilleuse! Je me suis greffée mon Harrap’s à la main droite.
    Une fois revenue d’Austen Land, je me laisserai tentée par cette bio.

    Avez-vous pensé à devenir membre du jury des lectrices de Elle?

  2. J’adore les écrits de Zweig également… et me demande toujours pourquoi il n’est pas édité en Pléiade !

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