Tea-party dans une penderie

img_7915Et pas n’importe quelle penderie mes amis. La penderie du Vieux Pull en Mohair.

Vous ne connaissez pas le Vieux Pull?????
Non?!!!

Le Vieux Pull c’est ici qu’il vit. D’ici 3 minutes il est dans vos favoris/votre Netvibes/votre blogroll.

Je crois que je l’aime et suis fan de sa plume depuis le 1er jour : drôle, impertinent, malicieux, cultivé, curieux et d’une gentillesse incroyable, voilà ce qu’est le Vieux Pull en Mohair.

En plus de tenir un blog – ce qui est soi un bel exploit lorsqu’on est fait de laine, y compris des laines les plus douces – le Vieux Pull reçoit d’autres vêtements dans sa penderie à l’occasion de tea-party pleines d’esprit.

Figurez-vous que mon ami Merinomink, le néo-zélandais, a été invité à une de ces fameuses après-midi maillesques!

Il a adoré. Moi aussi!

Leur entretien, entre cheese-cake et  thé Lady Grey, est bien sûr disponible dans la penderie la plus célèbre de la blogosphère, mais aussi ici.

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Cher pull,

Bienvenue dans mon humble penderie. Je viens de faire du thé et j’ai trouvé un reste de cheese-cake au citron dans le frigo de ma maîtresse. En prendriez-vous une part avec moi ?

Cher Vieux Pull en mohair,

Un grand merci de m’accueillir dans votre jolie penderie. C’est avec grand plaisir que je gouterai ce cheese-cake. Quel bonheur d’être aujourd’hui en France, la nourriture y est bien meilleure qu’en Nouvelle-Zélande (il va d’ailleurs que ma maîtresse veille à ne pas trop grossir !).

Ah, je vous avouerai que je ne connais absolument pas votre beau pays. Ne vous manque-t-il pas ?

Il faut que votre maîtresse vous emmène là-bas !! Si elle va en Nouvelle-Zélande elle sera obligée d’emmener quelques pulls bien douillets pour se protéger de la fraîcheur du Sud du pays et des soirées un peu fraîches du Nord.

C’est un très beau pays, rempli de moutons qui produisent la laine la plus douce et la plus chaude.

L’air marin et le soleil de Kaikoura où j’ai été acheté me manquent. C’est un bel endroit, entre mer et montagne. Ma maîtresse l’a adoré. Elle et Mr Papillon – son amoureux – s’y sont arrêtés 2 fois lors de leur périple.

Mais la France me semble être un pays très agréable. J’ai été me promener dans Paris. C’est pollué mais autrement plus beau que les villes néo-zélandaises. Et le Berry où a grandi ma maîtresse m’a bien plu : c’est rustique et paisible, et les forêts sont belles. Mes racines d’opossum me font aimer particulièrement les beaux arbres.

Justement, parlez nous un peu de votre composition. J’avoue n’avoir jamais entendu auparavant, foi de pull, parler de mérinomink.

C’est normal mon cher ami, le merinomink est 100% néo-zélandais puisque la Nouvelle-Zélande est le seul pays où les opossums ne sont pas protégés.

Ces drôles de petites bêtes (très mignonnes au goût de la maîtresse) sont en effet trop nombreuses et trop dangereuses pour la nature. Du coup les tuer est devenu un sport national.

Moi qui n’en avais vus que sous forme de pulls douillets ou de petites peluches très douces dans ma boutique j’ai été choqué d’en voir autant écrasés sur le bord des routes !!!

C’est du gâchis quand on sait que leur fourrure est une merveille : douce, légère et qui repousse la poussière.

Moi je suis composé à 50% de laine de mérinos (made in NZ of course !) et de 50% de fourrure d’opossum. Grâce à ce mélange je suis sensé être plus chaud et plus doux qu’un pull classique. Plus léger aussi.

La seule chose que je sais c’est que ma maîtresse a passé son temps à m’enfiler au moindre petit souffle d’air un peu frais.

Cher ami, vous resterait-il du délicieux thé que vous m’avez servi ?

Oh oui, pardonnez moi, je manque à tous mes devoirs. Voici, mon ami. Vous dîtes que la fourrure qui vous compose repousse la poussière ?  Je n’en crois pas ma maille ! Comment cela est-ce possible ?

Ecoutez personne n’a été capable de l’expliquer à ma maîtresse, mais il faut se rendre à l’évidence, les poils de Shali (c’est la petite chatte de la maison) ne se fixent pas sur moi, même si elle dort en se cachant sous mes mailles.

Si vous saviez ce que j’ai subi au début : ma nouvelle maîtresse me retournait dans tous les sens pour essayer de comprendre ce phénomène et comprendre le secret de ma composition. Et puis je crois qu’elle a renoncé à essayer de comprendre.

En fait je crois que la seule manière de savoir pourquoi et comment cette fourrure repousse la poussière serait d’interroger un opossum. Mais tous ceux que j’ai rencontrés n’étaient malheureusement plus en état de me raconter leur histoire.

Ce qui me surprend beaucoup c’est le comportement des humains : tous les gens à qui elle me présente me tâtent la maille d’une manière parfois un peu désagréable. Mais vous avez dû subir la même chose, j’ai l’impression que c’est un comportement humain fréquent face à une maille douce à poils un peu longs…

A qui le dîtes-vous ! Je vous rassure : ils font même ce genre de choses aux petits de leur propre espèce. Il paraît que c’est affectueux. Ne nous plaignons pas… Dîtes-moi, mon cher ami, votre maîtresse vous porte-t-elle souvent en ce moment ?

Ces pincements affectueux ? Mon dieu que ces êtres sont bizarres !

Entre ça et ce drôle de petit chat qui me prend pour sa maman et me malaxe pendant de longues minutes avant de s’endormir, je ne sais pas trop quoi penser. Mais au moins ce petit chat est-il lui-même très doux.

En ce qui concerne ma maîtresse elle ne porte pas autant qu’elle voudrait ces jours-ci. Figurez-vous qu’elle travaille dans un endroit où le chauffage est bloqué sur 25°. Elle passe donc son temps à faire ce qu’elle appelle « l’oignon » et porte surtout plusieurs couches de gilets et vestes.

Elle se rattrape le week-end et se blottit dans mes mailles. D’ailleurs ce week-end je crois qu’elle ne va pas me quitter, elle vient d’attraper un nouveau rhume et se plaint de sa gorge depuis 2 jours. Heureusement Merinomink est là pour la réconforter !

Que j’aime votre Lady Grey cher ami, c’est un délice !

Que faites-vous donc ce week-end ?

Je crois qu’il est question d’une petite virée à Monsouvenir mais ma maîtresse ne m’a pas encore dit si je ferais partie du voyage ou non. Même chose pour monsieur. Il se peut qu’elle parte seule, après tout. Comment Mr Papillon a-t-il accueilli votre arrivée au sein de la penderie (et de sa compagne) ?

Mr Papillon est un monsieur charmant avec les vêtements de ma maîtresse. Il n’en a pas grand-chose à faire des siens, la mode ne l’intéresse pas, mais il a gentiment laissé les ¾ des armoires et étagères à ma maîtresse et prend toujours le temps de nous regarder et nous complimenter.

Moi par exemple il a encouragé ma maîtresse à m’acheter et aime beaucoup qu’elle me porte.

Bon il la pousse aussi à faire du tri et à trouver des nouvelles maisons aux vêtements et chaussures qu’elle ne porte plus parce que malheureusement l’appartement n’est pas extensible. Ca c’est une chose que je regrette : la France est un pays trop petit ou trop peuplé, les logements sont petits. Alors qu’en Nouvelle-Zélande les maisons sont vastes et les vêtements ne sont pas serrés dans des armoires trop petites.

Ah ! Il faut absolument que j’aille constater ceci par moi-même un jour… A part vous, quels sont les autres principaux locataires de la penderie de Miss Nahn ? Avec qui vous entendez-vous le mieux là-dedans ?

Oui il faut impérativement que vous alliez visiter ce pays. Je suis sûr que vous parviendrez à convaincre votre maîtresse !

La penderie de Miss Nahn, mon dieu quel bazar ! Mr Papillon a vraiment été adorable de lui laisser toute la place possible. Elle a tout envahi.

A commencer par l’entrée de l’appartement. Je vous assure vous auriez un choc en découvrant la chaussurothèque. Un pan de mur complet de 3m de large recouvert de boîtes de chaussures. J’ai cru qu’ils m’avaient oublié dans un magasin de chaussures la première fois que je l’ai vu.

Mais dans l’ensemble les habitantes de cette chaussurothèque sont plutôt sympathiques : les bottes sont toutes simples et très amicales (mais prennent un peu de place), les escarpins savent qu’ils sont les rois de la chaussurothèque et sont donc parfois un peu hautains (surtout les Givenchy avec leurs talons de 12), mais je discute beaucoup avec quelques uns d’entre eux avec qui j’ai eu l’occasion de passer une journée. Un peu snobs au départ, et puis finalement très sympathiques et drôles.

Les ballerines…ah les petites ballerines Repetto, de vraies petites souris, toutes discrètes et souriantes. Nous nous entendons très bien. Avec le vieux jean Comptoir avec lequel elle nous porte  aussi d’ailleurs. La panoplie des grandes balades dans Paris.

Quant aux sandales, à part les petites américaines que j’ai aperçues de loin portées sur des collants, je ne les ai toujours pas rencontrées. Les bottes m’ont dit qu’elles restaient bien au chaud au fond de leur boîte en attendant les beaux jours. Vous m’en direz tant…

Je suis installé dans le placard à pull dans lequel règne un joyeux fouillis. Autant les t-shirts ont été rangés par couleur (ça a provoqué un drame sans fin pour certains marcels Petit bateau qui avaient toujours vécu ensemble et qui ont été séparés), autant chez les pulls on nous range comme ça peut. Du coup je connais tout le monde : des italiens, des français et quelques américains. Mon grand ami c’est le vieux pull Naf Naf que ma maîtresse n’abandonnerait pour rien au monde et qui la connait depuis près de 15 ans. Il a tout fait avec elle. Aujourd’hui il est un peu vieux et fatigué alors elle le porte moins, mais dès qu’elle a besoin de réconfort c’est lui qu’elle ressort.

Sur un portant un peu loin de chez moi se trouvent toutes les blouses, robes, vestes et jupes de ma maîtresse. Serrées comme des sardines les pauvres !

Parmi elle l’amour de ma vie : la petite jupe en soie anis que ma maîtresse a trouvé chez Tara Jarmon tout de suite après son retour de Nouvelle-Zélande.

C’est la maman de Mr Papillon qui lui a suggéré de nous présenter car nos teintes – selon elle – devaient bien s’assortir. Ce fut un coup de foudre !

Elle est ravissante et légère, pleine de fantaisie. Mais sa teinte anisée lui fait parfois frôler l’hystérie, c’est pourquoi ma maîtresse m’appelle pour la calmer un peu. Elle me parle de Paris, du charme des françaises, parfois même un petit peu du Canada de sa créatrice.

C’est une bien charmante jupe !

Pas très loin d’elle se trouve une robe qui vit cachée dans une housse. La petite jupe a essayé de regarder à travers la housse, visiblement la robe qui y vit est blanche et très jolie. Un peu solennelle aussi. Nous avons compris qu’elle ne sortirait de sa housse qu’un beau jour de Juin, pour une cérémonie. Je crois que la penderie de ma maîtresse abrite une robe de mariée.

Promis, le jour où je la rencontre, je vous raconte !

Mon dieu j’ai été bien long, j’espère que je ne vous ai pas ennuyé cher ami !

Point du tout, cher ami ! j’ai bu vos paroles en imaginant l’appartement dans lequel vous vivez. L’ambiance m’y semble très amicale. Reprendriez-vous une tasse de thé ? Mais j’y pense, mon ami… Il faut absolument convier le pull Naf-Naf. Il a dû vous en raconter de belles sur l’adolescence de votre maîtresse, non ?

Vous êtes trop gentil cher ami, et c’est bien volontiers que je reprendrai un peu de thé.

Comme vous me l’avez si gentiment proposé, j’ai invité Mr Naf Naf à se joindre à nous. Il va falloir parler un peu plus fort, il est un peu dur de la maille.

Il ne m’a pas raconté grand-chose de très croustillant au sujet de ma maîtresse, il est très discret.

Il raconte juste très volontiers qu’il sait être le premier vêtement composé de matières nobles que s’est acheté ma maîtresse : de la laine, de la soie, de l’angora, un peu de cachemire. Elle en était paraît-il très fière.

La qualité de sa composition doit expliquer sa longévité, qu’en pensez-vous ?

Il a aussi pas mal voyagé en Europe et aux États Unis. Je crois qu’il a été assez malheureux de ne pas aller en Nouvelle-Zélande. Mais je lui ai tout raconté  pour qu’il voyage aussi.

C’est lui qui m’a enseigné le Français de manière intensive quand je suis arrivé.

Vous avez donc une amie de chez Tara Jarmon. Me trompe-je ou est-ce la fétiche inférieure de votre maîtresse ? (J’entends par fétiche inférieur, tout vêtement allant du nombril aux pieds…)

Vous avez raison, c’est la fétiche inférieure du moment de ma maîtresse, il ne se passe pas une semaine sans qu’elle ne la porte. La plupart du temps avec moi, mais pas toujours à cause la température d’étuve de son bureau.

Mais je crois que ma maîtresse est une petite girouette qui change de chouchou régulièrement.

Mais comme elle est fidèle dans l’âme, elle semble y revenir par cycles.

Heureusement les amis-mailles m’ont dit que cela nous concernait moins car elle nous considère comme des indispensables qui savent toujours se réinventer et peuvent aller avec plein de choses.

Mais c’est aussi votre cas, non ?

J’aime à le penser. Je suis ravi, en tout cas, que vous m’ayez présenté le vieux pull fétiche de votre maîtresse. Lui et moi nous ressemblons beaucoup. VIEUX PULL ! Pensez-vous qu’il m’entend, là ? VIEUX PULL, disais-je, VOULEZ-VOUS UN PEU DE THÉ ? Oh, non, il s’est endormi. Je crois que nous allons le laisser se reposer et lui donner rendez-vous mercredi prochain pour nous parler un peu plus de la jeunesse de sa maîtresse…

11 réflexions sur “Tea-party dans une penderie

  1. Oh ! Merci pour cet éloge de ma personne, chère miss ! J’en pruni derrière mon écran… J’ai été ravi de discuter avec vous ainsi que Mr Mérinomink. J’espère que votre vieux pull prendra autant de plaisir avec nous la prochaine fois.
    Au fait, que prend-il donc à l’heure du thé ?

    • @ Cher Vieux Pull en Mohair: Vous méritez tous ces éloges…et c’est rigolo de vous imaginez en train de prunir, ça doit très bien vous aller 😉
      Je crois que mon vieux pull doudou est fan de chocolat à l’heure du thé. Il a dû garder ça de l’époque où je prenais un chocolat chaud à l’heure du goûter.
      Je suis sûre qu’il va adorer passer du temps dans votre penderie à papoter avec vous.

  2. Je vais lui préparer un chocolat chaud avec une pointe d’orange. Il m’en dira des nouvelles 😉

    • @ Cher Vieux Pull qui cuisine: Méfiez-vous, vous allez me retrouvée assise dans votre penderie si vous continuez à préparer de si bonnes choses 😉
      Et je me demande si le vieux doudou va vouloir rentrer à la maison après cette visite chez vous….

    • @ Nicole Marie: I always say that some day I’ll write it in French and in English, but it’s quite long to do and I’m too lazy 😦
      But you can read the English version of Anne-So’s blog, and I sure you’ll love it: she writes brilliantly, takes amazing pictures and has an adorable cat 🙂
      She’ll be in your blogroll soon I’m sure!
      Take care

  3. hé les nénéttes, c’est pas parcequ’on a mal à la gorge qu’il faut abuser de la gnôle!
    Des pulls qui boivent du thé! Et plusieurs tasses! Comme si ça pouvait faire pipi des pulls!

  4. La laine absorbe, chère Marie 😉
    (et ils nous arrivent aussi de nous lâcher à l’essorage…)

    • @ Le Vieux Pull & Marie: je ne me remets pas de vos commentaires, j’en pleure de rire. Mais oui Marie, tu ne soupçonnes pas tout ce qui se passe dans ton armoire et tes tiroirs!! Et je peux te dire que ce pull là, ce n’est pas n’importe qui 😉

  5. Chère amie,
    Préparant une nouvelle série de tea-parties, j’ai eu la nostalgie de nos années passées et je viens de lire ce billet avec beaucoup d’émotion. C’était il y a 9 ans mais je suis toujours aussi touché des bons mots que vous avez eu à mon sujet !
    Je vous embrasse.

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