C’est la pétillante Balibulle qui a ouvert le bal, à peu près au même moment où Vogue sortait son numéro d’Août avec un gros dossier fourrure assez culotté? scandaleux? Je m’interroge encore…
La fourrure fait donc son grand retour.
Les saisons précédentes cela restait relativement discret, quelques touches de fourrure par-ci, par-là pour apporter un peu de glamour à une tenue. Dans sa collection PAP Hiver 06/07 Dior présente des modèles en peau, Marc Jacobs pour Vuitton l’utilise pour glamouriser ses vestes et manteaux ou réchauffer des mains.
Et puis l’hiver dernier (collection 07/08) les manteaux de vison, renard et autre astrakan sont vraiment apparus sous les lumières des défilés Dior, Gucci, et même Gaultier. La fourrure ne circule plus sous le manteau mais bel et bien sur les manteaux, vestes et autres chapeaux.
Cette année c’est l’avalanche, tout le monde s’y met, y compris nos marques chéries (Comptoir, Les Petites, Tara Jarmon, Bel Air & Co). Elles vendent plus du lapin ($) que du renard ou du vison ($$$$!), mais quand même. Au diable les « rather naked than in fur », vive les manteaux à poils longs, les gilets sans manche en fourrure douillette et à nous les grands cols en poils soyeux.
Et Vogue d’enfoncer le clou dans son numéro d’Août en publiant une longue série photo présentant un mannequin en fourrure (de la tête aux pieds) bravant des manifestants portant des pancartes anti-fourrure.
J’avoue être restée scotchée par tant de provocation et de versatilité.
D’un côté je salue l’audace, de l’autre je me dit qu’ils sont bien vite oublié les beaux discours sur le respect des animaux, l’engagement de ne plus utiliser de vraies fourrures, et que même sur son sujet sérieux la mode n’arrive pas à être sérieuse.
Et comment on fait nous au quotidien? Comment intègre-t-on cette nouvelle tendance dans nos armoires?
C’est finalement assez simple: je n’ai absolument pas les moyens de ne serait-ce qu’envisager de porter de la vraie fourrure, elle coûte bien trop cher. D’une certaine manière le problème se retrouve donc réglé de lui-même ou presque.
Oui mais ma conscience elle me dit quoi?
Elle me dit que je ne porte que des chaussures en cuir, le plus fin et le plus souple si possible.
Que mes sacs préférés sont en agneau, en vachette ou autres matières très douces.
Que même si je n’en mange pas beaucoup je mange de la viande.
Et que même si j’achète l’essentiel de mes accessoires fétiches chez des bonnes maisons et ma viande en version bio si je le peux, je ne suis absolument pas sûre que ces veaux, vaches, cochons et autres veaux soient bien traités et bien nourris.
Donc ma sauce à moi – qui vaut ce qu’elle vaut mais me va bien – c’est que la fourrure je la préfère fausse ou en peaux de lapins, parce qu’on les mange les lapins (et que celui à la moutarde de Mr Papillon il est terrible…désolée pour cet accès de gourmandise).
Puisqu’on en est à parler éthique, j’avoue sérieusement commencer à cogiter sur les vêtements Made in China qu’on trouve chez toutes les enseignes petites ou grandes.
Se soucier du sort des animaux est une noble cause, s’occuper de celui des Hommes en est une plus grande encore.

Merci pour cet article intelligent, qui reflète bien ce que pense beaucoup de monde .
ce grand retour de la fourrure, en fait n’en n’est pas un! la fourrure est ultra présente depuis 2001/2002, et reste une industrie qui coute la vie d’environ 30 millions d’animaux chaques années; des videos qui tournent sur internet le prouvent: la fourrure sans cruauté n’éxiste pas…
le revirement de situation entre les années 90 et les années 2000 a montré a quel point l’homme était corruptible, et surtout a quel point la mode pouvait être à cheval entre insouciance et inconscience;
Mais ne nous y trompons pas, si les créateurs, relayés par les magazines de mode matraquent le public pour qu’il porte de la fourrure dés le mois d’aout (!) c’est tous simplement pour les bénéfices énormes que représentent les ventes de fourrures.
les consommatrices, cette année, ne doivent pas être des imbéciles qui s’engouffrent dans la brêche; elle doivent dire non!
c’est idem pour la fourrure de lapin, puisque le nombre de peaux utilisées pour faire des vêtements est bien plus importants que le nombre d’animaux tués pour la consommation humaine.
En ce qui me concerne (je suis un garçon), le problème est résolu puisque je suis végétarien et n’utilise plus de produits issus de la mort d’un animal…
merci de m’avoir lu…
Bonjour Arno, et merci pour ton commentaire lui aussi intelligent et instructif.
Je suis d’accord, notre goût pour la mode et les jolies choses ne doit pas nous faire oublier l’usage de notre cervelle et de notre conscience.
Regarder, s’informer, d’accord, se faire laver le cerveau pas question.
Je garde ma petite veste en peau de lapin (c’est fait, c’est fait et je l’adore), mais c’est sûr, pour avoir bien chaud cet hiver je vais plutôt regarder les articles en poils de bébés acryliques. Ils feront moins de mal à des petites bêtes et avec un peu de chance seront le fruit du recyclage de vieux pneus ou de bouteilles en plastique.
A bientôt j’espère dans les pages de ce blog!