Emportée par le vent

Si je ne l’ai pas dit 100 fois, je ne l’ai pas dit du tout: j’adore le théâtre.

Voir des acteurs sur scène est l’un de mes grands plaisirs.

Et dans le théâtre il y a un exercice que j’aime particulièrement, que j’admire spécialement, c’est voir un acteur ou une actrice seul(e) sur scène, et emmener le public avec lui dans son histoire.

Que ce soit des monstres sacrés ou de sacrés monstres, des artistes dans leur tête, Cyrano ou du Céline, je m’enthousiasme et m’émerveille…et accours au théâtre pour retenir mon souffle le temps du spectacle.

Ainsi lorsque j’ai appris que Caroline Silhol interprétait seule sur scène l’une de mes actrices préférées pour sa dernière conférence de presse, j’ai annoncé à Mr Papillon que nous y serions.
Oui, même si Vivien Leigh n’est pas sa tasse de thé ou Autant en emporte le vent son film favori.

Une actrice donne sa voix à cette immense comédienne le temps de quelques représentations, on y va et puis c’est tout (autoritaire, moi? Jamais!).

Vivien Leigh pour moi c’est l’inoubliable Scarlett O’Hara d’Autant en emporte le vent, la troublante Blanche Dubois d’Un tramway nommé désir, les plus beaux yeux de chat jamais portés par une femme et un incroyable couple de théâtre, celui qu’elle forma avec Sir Laurence Olivier. Le couple royal du théâtre britannique. Pas sûre que l’on ait fait plus élégant et glamour depuis (Brad & Angelina, prenez-en de la graine!).

« La dernière conférence de presse de Vivien Leigh » donc…

Nous sommes en 1967, probablement à Londres. Vivien (avec un E, pas un A!) Leigh a 57 ans, est malade de tuberculose chronique et est peu à peu envahie par la folie.
L’histoire veut qu’elle rencontre des journalistes pour leur parler de sa vie, de sa carrière, de ses amours, de ses passions, de ses troubles.

Point de langue de bois, elle aborde tous les sujets avec franchise, les nobles comme les plus glauques et tristes.
La belle ne manque pas d’humour ni de caractère, elle est terriblement attachante et séduisante.
Et puis quelle vie! Quelle carrière! Dignes d’une pièce de Shakespeare puisque rien n’y manque: l’audace, le courage, la ténacité, le drame amoureux, la passion, le chagrin, la mort.

Nos stars actuelles avec leurs frasques conjugales à la petite semaine, leurs excès de chirurgie esthétique, leurs unes de tabloïds et leurs campagnes de pub pour des shampoings ou des parfums sont bien loin – je trouve – des niveaux d’élégance de ces stars d’antan. Ils semblent s’intéresser davantage à leur couverture médiatique qu’à la qualité de leurs rôles.
La sublime Vivien Leigh ne jurait que par le travail, l’effort et le théâtre.

Que j’aurais aimé pouvoir l’applaudir sur une scène à Londres ou à Broadway…

Mais j’oublie de vous dire le plus important!

Que Caroline Silhol est merveilleuse dans ce rôle, qu’elle rend un très bel hommage à une autre actrice (et moi j’adore cette idée, cette générosité, cette humilité aussi) et qu’elle lui redonne son charme et sa vivacité. Elle a cette très admirable capacité de porter ce texte seule, à bout de bras, tout en disparaissant totalement derrière celle qu’elle incarne.
Courez l’applaudir, vous passerez un très agréable moment et assisterez à une magnifique performance d’acteur.

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« La dernière conférence de presse de Vivienne Leigh »
Caroline Silhol
Comédie des Champs Elysées